Ni pacifistes, ni bellicistes, nous voyons avec tristesse l’horreur subie par un peuple harrassé par douze ans d’embargo, des prémisses de guerre civile, la morgue du consortium Bush et l’humiliation des Américains les plus lucides. Les collusions économiques du clan de la Maison Blanche éclatent au grand jour*, mais émeuvent surtout les Européens. L’arrière-plan politique et religieux de la guerre américaine est plus complexe à cerner – Les Épées y reviendront dans le prochain numéro.
Depuis le 20 mars dernier, les Français se rangent quasi unanimement derrière la position officielle de leur pays : qu’importent les ambiguïtés de celle-ci, une “monarchie de la guerre”, en conjonction avec les justes appels du Pape, s’est instaurée au plus noble de leurs sentiments. Peu d’occasions produisent une telle unanimité. Dans un contexte de feu, de fer et de sang, et quoiqu’il ne nous console pas de la sombre tragédie du Proche-Orient, un tel fait mérite de s’inscrire dans notre souci de la France.
* Eric Laurent : La guerre des Bush, Plon.