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  • La tribune du Prince Jean

    Une urgence vitale : Relancer la politique familiale

    headerkuva.gif On a beaucoup parlé de la famille récemment, après l’avoir longtemps négligée. C’est une question qui me préoccupe énormément, en tant que prince de France, car les familles font la richesse de ce pays. Or, qui ne voit que les transformations accélérées de notre société affectent d’une manière particulièrement spectaculaire les modes de vie et les comportements des couples, ainsi que la manière dont ils souhaitent, accueillent et accompagnent leurs enfants ?

    La famille demeure la cellule de base de la société, mais sa structure et ses objectifs connaissent de profonds bouleversements : familles décomposées et recomposées, pratique et statut juridique du mariage et du "pacs", baisse de la fécondité et vieillissement de la population, autant de facteurs qui interrogent le sociologue, l’économiste, le philosophe, le moraliste et, bien sûr, le religieux. Mais en quoi concerne-t-il le politique ?

    En réalité, ce sont trois ordres de questions qui se posent. D’abord, le politique est-il fondé à s’occuper de la famille ? Quel peut être alors le contenu d’une politique familiale ? Enfin, que faire, comment agir pour l’avenir ?

    Que la famille relève largement de la sphère privée est, à mes yeux, une évidence. Rien ne doit être retiré aux conjoints et aux parents de ce qui constitue leur responsabilité propre : l’Etat n’a pas à prendre en charge notre bonheur. Mais l’application du principe de subsidiarité doit se faire avec discernement. La fonction de l’Etat est d’assurer la possibilité du bonheur ou, très concrètement, du bien-être des personnes et des collectivités.

    Gouverner, c’est prévoir. Il revient à l’Etat de se préoccuper de l’équilibre économique et social à venir, non dans ses modalités pratiques, mais dans ses fondamentaux. Parmi eux, un élément prépondérant : l’équilibre démographique. Une démographie anémique a des conséquences aussi graves qu’une démographie explosive. Or, la France connaît un déclin démographique largement lié à la baisse de la fécondité qui, depuis 1975, reste au-dessous du seuil de remplacement des générations.

    Quel contenu est possible pour une politique familiale ? L’expérience montre que l’outil le plus efficace demeure l’allocation familiale. Reste à savoir comment elle est attribuée. On a vu peu à peu son sens profond dénaturé : on en a fait un simple instrument de redistribution sociale en la cantonnant aux revenus les plus faibles, sans voir l’effet pervers de cette mesure d’apparente équité sociale.

    S’il est une idée à laquelle je suis attaché, c’est que l’équilibre d’une société passe par le développement d’une classe moyenne nombreuse et dynamique, apte à aspirer à elle les catégories les plus défavorisées tout en assurant le renouvellement des élites. C’est elle qui doit être le plus incitée à avoir de nombreux enfants, car elle est en mesure à la fois de garantir leur avenir et de leur transmettre le sens de l’effort. Au lieu de cela, la politique familiale a connu une érosion progressive, portée par un individualisme hédoniste et un féminisme étrangement oublieux de son objet, imposés à la société par le pouvoir médiatique. Pressée de toutes parts, la classe moyenne a fini par abdiquer toute ambition d’avenir familial.

    Alors, que faire ? Comment aujourd’hui préserver l’avenir de la famille si radicalement inséparable de celui de la société ?

    Je suis convaincu que nous devons, sans plus attendre et avec détermination, renforcer durablement les piliers affaiblis des politiques familiales traditionnelles : allocations familiales, quotient familial, ainsi que les instruments annexes tels que les réductions dans les transports publics. Ce qui implique d’abord qu’on les réhabilite dans leur rôle d’incitation au développement de la famille dans toutes les catégories de population.

    Mais il faut aller plus loin, en créant un pilier supplémentaire : il est urgent de mettre en place un dispositif efficace d’aide aux femmes qui souhaitent à la fois travailler et élever leurs enfants. Des propositions en ce sens existent : elles vont dans le sens d’une meilleure conciliation entre une activité extérieure et la charge des enfants, notamment par la création d’assistantes familiales ; elles envisagent aussi une juste rémunération pour la mère de famille qui se consacre à ses enfants.

    Je suis parfaitement conscient que ces constats et ces mesures vont à contre-courant de la politique, ou plutôt de l’absence de politique, actuellement pratiquée. Je sais aussi qu’on me dira que nos voisins européens ne font pas mieux que nous : cela ne me rassure en rien. J’affirme simplement, posément, mais à voix haute et claire, que ces propositions sont, pour la France, non seulement essentielles, mais d’une urgence vitale.
     
     
    Jean de France
     
     
    Tribune reprise du site officiel du Prince Jean :
     
     

  • Conférence le mardi 24 juin 20h

    623519051.jpgMai 68 - Au delà de la commémoration à quoi bon encore en parler ?

     

    La conférence a réuni une soixantaine de personne par une soirée très chaude où la fraîcheur de la salle a été fort appréciée. Jean-Pierre Le Goff et Gérard Leclerc nous ont fait partager leur vision dépassionnée de mai 68 en les replaçant intelligemment dans leur contexte tant politique, économique, "sociétal", que spirituel forts de leur expérience de sociologue pour l'un et de journaliste pour l'autre. On ne saurai que vous encourager à écouter cette conférence-débat (2 heures mais on ne s'est pas ennuyé !) à laquelle Stéphane Courtois, qui était dans la salle, a apporté sa petite pierre par une courte intervention.

     

     
    podcast

     

     

    Mardi 24 juin à 20h

    Salle Pierre Nicole
    9 rue Pierre Nicole - 75005 PARIS
    Entrée libre

                 

     

    Mai 68 

    Au delà de la commémoration à quoi bon encore en parler ?

     


    Débat entre Gérard Leclerc 

    et Jean-Pierre Le Goff

     


     

     


    Jean-Pierre Le Goff, philosophe de formation, est sociologue.
    Il préside le club Politique Autrement, qui explore les conditions d'un renouveau de la démocratie dans les sociétés développées.

    Bibliographie :

        * Le mythe de l'entreprise.Critique de l'idéologie managériale, La Découverte, Paris, 1992 réédité en 1995
        * Les illusions du management - Pour le retour du bon sens, La Découverte, Paris, 1996 réédité en 2000 ISBN 2-7071-3319-1
        * Le tournant de Décembre, avec Alain Caillé, La Découverte, Paris, 1996
        * Mai 68 : l'héritage impossible, La Découverte, Paris, 1998 réédité en 2002 et 2006, ISBN 2-7071-3654-9
        * La barbarie douce, La Découverte, Paris, 1999 réédité en 2003, ISBN 2-7071-3032-X
        * La démocratie post-totalitaire, La Découverte, Paris, 2002 réédité en 2003, ISBN 2-7071-3618-2
        * La France morcelée, Gallimard, Paris, 2008




    Gérard Leclerc dont la famille est d'origine flamande (région lilloise) est né à Hirson dans l'Aisne le 14 juin 1942. Il fit ses études secondaires à Soissons, puis après un service militaire à la coopération en Haute-Volta, poursuivit des études en théologie et en philosophie à Paris. Pris dans la tourmente de Mai 68, il s'engage dans une carrière de journaliste, spécialement vouée à la critique des idées.
    A ses débuts, il rencontrera des penseurs comme Gabriel Marcel, Pierre Boutang et Maurice Clavel qui auront une influence déterminante sur lui.

     Bibliographie :

        * Un Autre Maurras, Paris, Institut de politique nationale, 1974.
        * Avec Bernanos, Paris, Albin Michel, 1982.
        * La Bataille de l'école : 15 siècles d'histoire, 3 ans de combat, Paris, Denoël, 1985.
        * L'Église catholique (1962-1986). Crise et renouveau, Paris, Denoël, 1986.
        * Jean-Paul II. Le résistant, Paris, Bartillat, 1996.
        * Pourquoi veut-on tuer l'Église ?, Paris, Fayard, 1996.
        * Le pape et la France, Paris, Bartillat, 1997.
        * Saint Paul, Paris, Pygmalion, 1997.
        * Portrait de monsieur Guitton, Paris, Bartillat, 1999.
        * L'amour en morceaux ?, Paris, Presses de la Renaissance, 2000.
        * Le bricolage religieux, Monaco/Paris, Éditions du Rocher, 2002.
        * Les dossiers brûlants de l'Église. Au soir de la vie de Jean-Paul II, Paris, Presses de la Renaissance, 2002.