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  • N°5 - Sommaire "Un inconnu nommé Maurras"

    medium_couv5-pench.gifActualité
    Le trimestre des Épées par Michel Collin

    Politique
    La division, la délation et la bêtise
    Les leçons d’un scrutin par Christophe Boutin
    Vive la démocratie ? par Jean-Baptiste Barthélemy
    Nous sommes tous des animaux par Alain Raison

    DOSSIER : Un inconnu nommé Maurras
    Le souci politique
    Entretien avec le Pr Ibn P. Assidim
    La métaphysique sans système par Antoine Foncin
    Charles Maurras, de l’Académie française : Entretien avec Michel Mohrt
    La confession de Maurras par l’abbé Guillaume de Tanoüarn
    L’Avenir de l’intelligence par Henry Le Bal

    Nos humanités
    Ulysse dans sa patrie par Pierre Boutang

    Revue des revues
    par Sébastien de Kerrero

    Livres
    Le théatre du Verbe : Entretien avec Henry Le Bal
    Alexandre Dumas par Vladimir Volkoff

    Notes de lectures
    Par Sylvain Bernis, Antoine Clapas, Auguste de Contrepont, François-Marin Fleutot, Olivier François, Sébastien de Kerrero, Pierre Lafarge, Clémence de Maloy de Misilli, Alain Raison, Lise Sainte-Claire, David Sellos.

    L’humeur de E. Marsala
    Voyage en Thanatopie (quatrième partie)

     

  • N°5 - Editorial "Un inconnu nommé Maurras"

    Il n’est pas, en vérité, de penseur plus ignoré ou travesti que lui. On a vu des journalistes employer  le mot « maurrassien » pour discréditer des hommes politiques. Certains historiens se contentent de faire rentrer Maurras dans des grilles pré-établies, sans l’étudier sérieusement, comme le firent Victor Nguyen et même Eugen Weber. Ils font medium_maurras.jpgapparaître unilatéralement Maurras comme un théoricien de l’antisémitisme d’État et font disparaître de lui le penseur politique, le critique, le prosateur, le poète, reconnu par les plus grands, de Proust à Audiberti, Valéry, Eliot et Mistral. Le temps est éloigné où un journaliste de l’humanité disait son admiration pour Anthinéa. Mais, alors, comment expliquer la profonde influence intellectuelle, esthétique, politique que Maurras exerça sur plusieurs générations, très au-delà de l’Action française et de la France ? Son rôle dans l’histoire des idées, dans la réapparition de la perspective royale ? D’où vient l’admiration que lui portaient Albert Thibaudet, Curtius ou Jean Paulhan, qui notait en 1921 : « Maurras ne nous laisse pas le droit en politique d’être médiocres ou simplement moyens ? » Est-il honnête de réduire un auteur à ses aspects les plus discutables ? Un juste discernement doit au contraire nous permettre d’en retirer le meilleur, de s’abreuver de sa part fondatrice, ce qui ne veut pas dire qu’il fournisse une totalité parfaite – ce que montre bien le Maurras de Boutang. C’est dans cette perspective que nous souhaitons le considérer ici.

    La vie de Maurras appartient à un autre siècle. Mais ses plus grandes œuvres font partie intégrante de l’héritage culturel français : elles demeurent, immenses, passionnantes, et elles se présentent comme un contient riche de nombreuses vois d’accès. Certains préféreront sa Politique naturelle, son analyse politique, ses vues sur la civilisation et sur les régimes :; d’autres, sa manière d’interroger le religieux et le sacré ; d’autres, ses routes de Provence et ses chemins grecs ; ses hymnes à la beauté et sa méditation classique ; sa critique littéraire ; son platonisme…

    « Cher Monsieur, lui écrivait Proust, nous vivons, hélas, comme dans deux siècles différents, je ne vois pas plus votre visage, je ne serre pas plus votre main que si vous étiez Virgile ou Dante. » Quoi qu’il n’en soit peut-être que disciple – mais en maître ‘est de cette manière que nous sommes portés, aujourd’hui, à lire Charles Maurras : comme s’il était, pour la France, Virgile ou Dante.

     
    Les Épées