Dans cette agitation, l’on oublie une chose : le fait qu’une part essentielle du pouvoir ne s’exerce plus à Paris, mais à Bruxelles, à La Haye, dans les mailles complexes d’une eurocratie qui contribue à rendre plus dérisoires encore les enjeux de ces présidentielles. Qu’il s’agisse du pouvoir d’action de la France dans le monde, des restrictions budgétaires certes indispensables, et même de certaines idées institutionnelles carrément étrangères au droit français, on voit bien que la domination dite « européenne » limite et abaisse la souveraineté nationale que les élections doivent, paraît-il mettre en œuvre.
Que l’on ne compte pas sur Les Épées pour donner des consignes de vote ! Chacun s’arrangera en votant pour le moins mauvais des candidats. En revanche, nos lecteurs pourront découvrir ici un ensemble d’analyses qu’ils ne trouveront pas ailleurs, sur l’évolution contemporaine des élections. On ne saurait en effet se contenter de défendre la présence au sommet de l’État d’un souverain qui ne devrait pas sa fonction au jeu puéril des concurrences, des vantardises et des escroqueries. Une telle hauteur serait bonne en soi, en apportant une sorte de digue à la bêtise électoraliste, et en garantissant une continuité de l’État au-delà de l’opinion. Seulement, l’organisation actuelle des élections permet-elle de garantir assez la représentativité politique ? Et que se passe-t-il ensuite, après l’élection, pour que s’incarne la décision politique que les urnes sont sensées mettre en place ?