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  • N°6 - Sommaire "L'amour brisé ?"

    medium_couv6-pench.gifLe trimestre des Épées
    par Anne-Cécile Molitor et Michel Collin

    Revue des revues
    par Sébastien de Kerrero

    Actualité
    À l’Est, retour des Princes ou de la monarchie ? par Benoît Carey
    Georges Mathieu : le véritable enjeu par Marie-José de Bravura

    Politique
    Le terrain miné des réformes constitutionnelles par Christophe Boutin
    Vive la démocratie ? (2) par Jean-Baptiste Bartélémy
    Le monde comme il ne va pas
    Le site nucléaire de Bure

    DOSSIER : L’Amour brisé ?
    Le tombeau de Richard Durn par Alain Raison
    Dans les décombres du romantisme : Entretien avec Gérard Leclerc
    La modernité contre l’amour par l’abbé Guillaume de Tanoüarn
    La déviance comme norme sociale : Entretien avec Christian Authier
    La politique amoureuse par Antoine Clapas

    Nos humanités
    Thésée par Jacqueline de Romilly, de l’Académie française

    Cinéma
    Hulot contre les robots par Laurent Dandrieu

    Livres
    Léon Daudet et Victor Hugo par Antoine Foncin

    Notes de lectures
    Par Philippe Aleyrac, A. Clapas, Sébastien de Kerrero, Jules Hyppolite, Pierre Lafarge, E. Marsala, Clémence de Maloy de Misilli.

    L’humeur de E. Marsala
    Voyage en Thanatopie (cinquième partie)

     

  • N°6 - Editorial "L'amour brisé ?"

    Le souci politique de l’amour ne serait-il pas à redécouvrir ? Sans amour, l’être humain se dessèche, l’ordre social se perd, et la civilisation se dissout. Dans l’amour que se vouent deux êtres, la société demande à naître, à se renouveler, à se désirer elle-même en établissant la continuité des hommes. A travers l’amour, c’est au fond l’ordre de l’être que la société humaine recherche ou magnifie.  Il suffit que l’amour soit tronqué pour que se brisent les familles, semant doute et discorde dans le cœur des enfants, et c’est ainsi que l’Etat en vient à remplacer le rôle des parents. Il suffit que l’amour ne soit plus ressenti comme la plus haute responsabilité et la plus grande joie de l’homme pour que la perception de la Justice et du pardon, pour que le goût des solidarités humaines tendent à se dissoudre, au profit de l’amertume et du dégoût.

    Aujourd’hui, les pathologies de l’amour (ou de ses mille différentes copies) révèlent la faillite de la philosophie moderne à medium_nounours.jpgassurer la pérennité des relations humaines, à fonder la société sur le propre de l’homme. Le divorce, le suicide, la pornographie, la solitude amère signalent toute la crise de l’amour, qui ne cesse de fragiliser ou d’amputer l’homme, alors même que la satiété est le grand Credo de notre société. Il y a dans les représentations modernes de l’amour une imposture : l’amour n’y est plus que plaisir, objet de consommation, il n’est plus cette noble volonté de donner, d’espérer et de s’engager pleinement envers l’autre. Ces représentations ont une incidence dramatique dans les mentalités et les comportements : l’amour mal dirigé ou mal incarné ne révèle-t-il pas une haine de soi, un renoncement à l’humanité même ?

    Dénoncer les illusions qui minent l’amour est donc devenu une mission à la fois morale et politique, soucieuse de l’être et de la civilisation. Ce n’est pas un hasard si notre dossier, à propos de l’amour, parle de politique, de philosophie, de sociologie et de littérature : c’est que dans tous les cas, la tâche consiste à retrouver un ordre vivant.

     

    Les Épées