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revue - Page 52

  • N°12 - Editorial "Le pastiche"

    Le vieux Sorel a dû se retourner dans sa tombe pour rire un bon coup : car voilà que la gauche molle, en la personne de Dominique Strauss-Kahn, s’approprie la notion de mythe qu’il avait inventée il y a un siècle, dans ses Réflexions sur la violence. Le texte de Strauss-Kahn s’intitule plus sobrement Construire l'Europe politique. Cinquante propositions pour l’Europe de demain. Pour autant, l’emprunt n’est pas contestable : l’Union européenne, écrit Strauss-Kahn au commanditaire de l’étude, le président de la Commission, (qu’il appelle familièrement « Cher Romano »), l’Union, donc, « traverse une triple crise. Ses institutions ne fonctionnent pas bien […], son projet est en panne, […] son territoire est incertain ». Alors, comment relancer la machine – puisqu’il est entendu qu’il faut aller de l’avant, rester optimiste, et que, comme on dit, cette crise est surtout une crise de croissance ? Eh bien, il faut imaginer un mythe qui lui permettra de rebondir. « L’Europe, déclare Strauss-Kahn, s’est construite à travers des “mythes” mobilisateurs, dont le dernier a été l’euro ; quel doit être le prochain mythe européen ? »
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    On n’épiloguera pas sur la réponse : pour Strauss-Kahn, ce mythe doit être la construction d’une « Europe politique », d’un gigantesque état fédéral, « res publica européenne » sans commune mesure avec le projet de constitution établi par Giscard, puisqu’elle implique entre autres l’intégration de l’Afrique du Nord et de la Turquie, mais aussi la fabrication d’un peuple européen : « il faut maintenant faire des Européens ». Les Épées y reviendront plus longuement dans le prochain numéro.

    En attendant, on peut revenir à Sorel, et rappeler que ce qui caractérise le “mythe”, c’est qu’il sacrifie la vérité à l’efficacité : peu importe l’énormité du bobard, s’il parvient à mobiliser les masses et à faire avancer l’Histoire. Celui-ci sera-t-il assez gros pour mener les peuples à l’abattoir ? Sur ce point, le rapport Strauss-Kahn renvoie opportunément aux deux dossiers de ce douzième numéro des Épées : le vote, admirable machine à duper ceux dont il consacre prétendument la souveraineté ; et le pastiche, puisque cette Europe-là a tout de même un petit air de déjà vu, sauf qu’elle avait à l’époque un fort accent allemand…

     

    Les Épées
  • N°11 - Sommaire "le conservatisme, une idée d'avant-garde ?"

    medium_couv11-pench.gifActualités
    Souverainisme, vous avez dit souverainisme ? par Jean-Baptiste Barthélémy
    Les paradoxes du pacte de stabilité par Robert Grégoire

    Spiritualités
    Ce que voile le voile par Michel Michel

    Architectures
    par Eric Arnodin et Joseph Roueeler

    Sociétés
    Un bonheur insoutenable par Alain Raison
    Entretien avec Émile Poulat
    Désert de la foi ou désert de la pensée ? par Benoît Carey

    DOSSIER: Le conservatisme, une idée d’avant garde ?
    Le conservatisme introuvable par E. Marsala
    Comment être conservatuer dans la France contemporaine par Alain Laquièze
    Réactionnaire et conservateur par C. Equilbecq
    Maurras et le conservatisme français par Antoine Foncin
    Un nouveau conservatisme par Norbert Kanchelkis
    Le conservatisme, une idée d’avant-garde ? par Pierre Carvin

    Nos humanités
    Sénèque par Jean-Marie André

    Le Monde comme il ne va pas
    Putes ou soumise ? par Valérie Lefort-Zelminska

    Cinéma
    “Lost in Translation”.
    Pour ou contre “Kill Bill”  par Laurent Dandrieu et Philippe Mesnard

    BD
    Secteur porteur : le talent par Philippe Mesnard

    Imageries
    par Jean Birnbaum

    Lectures critiques
    Entretiens avec Denis Tillinac & Eugénio Corti.
    Photos Louis Monier.
    Sylvain Bernis, Gilles Chabrier, Pierre Carvin, Jean-Philippe Chauvin, Antoine Clapas, C. Equilbecq, Antoine Foncin, David Foubert, Jean-Louis Harouel, Norbert Kanchelkis, E. Marsala, Thomas Mercier, Philippe Mesnard, abbé Guillaume de Tanouärn, Marie Uccelli.

    Mission en Métagonie (deuxième partie)
    par Fabrice Hadjadj