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revue - Page 44

  • N°20 - Editorial "Capétiens partout"

    Une ironie amère nous montre deux pays vaincus en 1945, l’Allemagne et le Japon, recouvrer peu à peu le sentiment d’appartenance, la dignité patriotique. On a vu de jeunes Allemands élever leur drapeau à la victoire de leur équipe de foot. Plus politique et profond, les Japonais sont généralement favorables à la visite de leur Premier Ministre Koizumi au sanctuaire Yasukuni, rituel auquel Hiro Hito lui-même avait renoncé au début des années 1970. Ce n’est pas que l’exaltation patriotique coïncide toujours avec la mesure des patries et les bornes de l’humanité, on ne le sait que trop.
    Mais en France, la paresse et la pente suicidaire incitent à confondre le patriotisme et le chauvinisme, qu’il faut au contraire distinguer et opposer. Le patriotisme commence par un acte d’humilité, une reconnaissance intime devant la terre des pères, qui appelle le sens des responsabilités, la volonté de bien faire autour de soi, ou de limiter les dégâts. Le chauvinisme n’en est que la caricature bête. Il exalte la fierté et l’orgueil jusqu’à l’étourdissement, flatte l’arrogance et la supériorité, en faisant résonner le vide.
    medium_patriotisme.jpgCette distinction faite, il faut admettre que la planète monde offre un curieux visage. Aux Amériques, le culte de la patrie tourne couramment à l’idôlatrie civile. On a parlé déjà des deux principaux vaincus de 1945. Là où la guerre explose, à l’Est de la Méditerranée, on voit des peuples s’affronter, qui mêlent les ressources de la religion à celles de la patrie. Et l’on découvre tout d’un coup que l’internationalisme démocratico-humanitaire se révèle coi devant des phénomènes qu’il imaginait voir s’ensevelir sous les couches éternelles du passé, et probablement inapte à nous protéger.
    En France, donc, le patriotisme – le patriotisme à l’ancienne, classique, celui de Corneille, non pas celui de Saint-Just – est mal vu, dénoncé, puni avant d’être entendu. Cela durera-t-il ? Il est permis d’en douter. Les livres d’André Makine, Max Gallo, Paul-Marie Coûteaux décrivent mieux qu’une persistance, des signes favorables pour l’avenir. Ce vingtième numéro des Épées, âgées déjà de cinq années fort remplies – bon anniversaire à tous nos lecteurs, à tous nos rédacteurs, à tous nos amis ! – fait résonner ces harmonies dans un âge que l’on croyait de glace. Oui, comme le disait un grand Prince, l’avenir dure longtemps !

    Les Épées

  • N°19 - Sommaire "Fantasmes du complot"

    medium_couv_19.jpgPolitique
    Libertés pour tous, par Jean-Baptiste Barthélémy
    Pipi citoyen, par Serge Degrim
    Les casseurs de la république, par Jean-Baptiste Barthélémy

    Spiritualité
    Devenir de la religion civile américaine
    Entretien avec Jean-François Colosimo

    Société
    Retour des steppes
    Entretien inédit avec Sylvain Tesson

    Place royale
    Les Français contre l'histoire, par Antoine Clapas

    FANTASMES DU COMPLOT
    L'idée du complot à l'âge démocratique, par Frédéric Rouvillois
    Rhétorique et énergétique du complot, par Antoine Foncin
    L'affaire Cousteau, par Alain Raison
    Méfiez-vous des Grecs, par Arnaud Olivier
    Extrémistes et comploteurs - Entretien avec Christophe Bourseiller
    Le complot et le conspirationnisme en librairie, par E. Equilbecq
    Le complot, nécessité moderne, par Christophe Boutin

    Nos humanités
    Augustin et Pelage, par Jean-Marie Salamito

    BD
    Par Philippe Mesnard & Hector Nissac

    Lectures critiques
    Antoine Clapas, Laurent Dandrieu, Antoine Foncin, 
    David Foubert, Luc de François, Patrick Longuet, E. Marsala, Thomas Mercier,
    Louis Monier, Arnaud Olivier, Luc Tesson, Paul-Victor Victor.

    Pour / contre
    Le conservatisme impossible
    Pour une restauration du politique, par Antoine Clapas
    À la recherche du conservatisme, par Alain Laquièze

    Musique
    Penderecki, par Stéphane Giocanti