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revue - Page 43

  • N°21 - Editorial "La politesse contre la démocratie ?"

    Parlons vrai
    « Nous n’avons plus tellement le choix. Nous n’en avons plus, parce que nous avons tout foutu en l’air. Non pas un peu, mais complètement. En Europe, il n’y a pas un pays qui ait fait une connerie aussi colossale que nous […] Évidemment, nous avons menti tout au long de ces 12-18 derniers mois […] Et avec ça, nous n’avons rien foutu pendant quatre ans. Rien. Je ne peux citer aucune mesure importante dont nous puissions être fiers – à part le fait que le gouvernement a réussi à se démerder à la fin en gagnant les élections. […] Au lieu de gouverner, nous avons menti, matin, midi et soir ! ».
    L’homme qui parle avec cette franchise désarmante est le premier ministre socialistes hongrois, Ferenc Gyurcsány, s’exprimant le 26 mai dernier devant les parlementaires de son parti. Ces propos n’étaient pas destinés à être mis sur la place publique, mais un micro était ouvert qui aurait dû rester fermé. Rendus publics le 17 septembre, ils ont déclenché quelques nuits d’émeutes et une défaite relative du parti gouvernemental aux municipales suivantes ; mais Ferenc Gyurcsány est toujours premier ministre et, au plus fort de la crise, 51 % des Hongrois souhaitaient qu’il reste à son poste.
    De quoi en tirer des leçons pour les gouvernements de tous les pays. Imaginons un peu : Bush comprenant que la seule façon de ne pas terminer son mandat par une débâcle est d’avouer qu’il a toujours su que l’Irak ne détenait pas d’armes de destruction massive. Blair retrouvant sa popularité en confessant que sa seule politique étrangère fut toujours de relayer servilement les positions américaines. Jacques Chirac convoquant le peuple français devant sa télévision pour annoncer publiquement, au 20 heures de TF1, que les affaires intérieures l’ont toujours emmerdé, qu’il n’a jamais eu la moindre idée de ce qu’il devait faire du pouvoir que les urnes lui ont donné et que son obsession antiraciste affichée n’avait jamais eu d’autre but que de camoufler son manque de convictions. medium_Philippe-Douste-Blazy.jpgPhilippe Douste-Blazy lâchant benoîtement qu’il ne sait même pas combien d’États compte l’Union Européenne, et qu’il n’arrive toujours pas à différencier la Syrie de la Libye. Ségolène Royal confessant avec gourmandise que sous ses dehors souriants, elle cache une dominatrice qui ferait passer Cruella d’Enfer pour un modèle de guimauve, et que la principale activité de son éventuel quinquennat sera de nous en faire baver. Fabius, soulagé, se délivrant enfin du fardeau de cacher qu’il n’a jamais été de gauche, et qu’il a toujours haï les pauvres. Jack Lang admettant enfin qu’il méprise les jeunes, même s’il aime bien les enfants. Sarkozy révélant enfin qu’il compte autant respecter ses promesses électorales qu’il le fit de son mandat d’officier municipal le jour où, mariant en sa mairie de Neuilly Jacques Martin à une certaine Cécilia, il réfléchissait déjà aux moyens de la lui piquer. Le même Sarko avouant en rigolant qu’il n’a pas la moindre idée de la façon d’arrêter le flot de l’invasion migratoire, et qu’en plus il s’en contrefout… Et tous en cœur de confesser que, dans leur esprit, il y a beau temps que la France est morte, et que la seule chose que ça leur inspire, c’est un lâche soulagement. Imaginons mieux encore : rendus libres par la vérité, tous ces braves gens, emportés par leur élan, décideraient enfin de renoncer à la politique, nous rendant libres du même coup. Libres d’édifier un régime où le mensonge public ne serait plus la forme obligatoire de la politique, où l’élection ne multiplierait plus les pièges à cons, où l’on pourrait enfin avoir confiance en quelqu’un parce que son pouvoir ne dépendrait que de lui, et pas de nous, parce que nous saurions d’où il vient et où il sait aller. Un régime où les mots de la politique ne seraient plus, enfin, des farces, mais de ces paroles forcément vraies, parce que libres. Où l’on pourrait ressusciter un mot si noble qu’il passe aujourd’hui pour désuet – où pourront passer nos lèvres, sans ridicule et sans honte, le beau nom de Majesté.
     

    Les Épées

  • N°20 - Sommaire "Capétiens partout"

    medium_couv_20.2.jpgPolitique
    Le sarkozysme est-il un populisme ?,  par Benoit de Coligny
    On s’était dit rendez-vous dans... un an,  par Jean-Baptiste Barthélémy
    Les casseurs de la république, par Jean-Baptiste Barthélémy

    Société
    L’Afrique sans mirage
    Entretien avec Alexandre Poussin

    Hommage
    Philippe Muray, à la recherche du réel perdu,  par Antoine Rocalba
    Rire propre,  par Serge Degrim
    L’Europe comme un sarcophage,  par Paul-Marie Coûteaux

    MANIFESTE CAPETIEN
    C’est Capet qu’il nous faut,  par Les Épées
    L’avenir dure longtemps. Genèse de l’idée capétienne,  par Antoine Clapas & David Foubert
    Une république capétienne,  par E. Marsala
    Une politique de rechange. L’exemple de la diplomatie gaullienne,  par Paul-Marie Coûteaux
    Les Capétiens partout,  par Henry Le Bal
    Note critique sur les projets de VIe République,  par Frédéric Rouvillois

    Nos humanités
    Julien l’Apostat,  par Lucien Jerphagnon

    BD
    Par Philippe Mesnard & Hector Nissac

    Lectures critiques
    Émilie Bouvard, Pierre Carvin, Antoine Clapas, Laurent Dandrieu, Pauline Depreval,
    Antoine Foncin, Robert Grégoire, Philippe Mesnard, Louis Monier,
    Arnaud Olivier, Alain Raison, Axel Tisserand, Sarah Vajda.

    Nouvelle
    La Pléiade du président,  par Philippe Mesnard

     

    Articles disponibles sur le site