Le bruit et la fureur
Life's but a walking shadow, a poor player
That struts and frets his hour upon the stage
And then is heard no more. It is a tale
Told by an idiot, full of sound and fury,
Signifying nothing.
William Shakespeare, The Tragedy of Macbeth
La presse étrangère considère avec ironie et sans compassion notre pauvre pays. Imaginons les fameux Persans de Montesquieu, assistant à un autodafé devant la Sorbonne, croisant des cortèges de centaines de milliers de mineurs ignares et vindicatifs, ou bien des petits barbares recherchant des professions où ils ne travailleraient pas, et découvrant dans les compte rendus que des bandits s'attaquent à ces mêmes manifestants. Étonnés par les valses et les incuries du pouvoir, ils seraient abasourdis par le jeunisme et par l'incroyable démagogie de la gauche à l'occasion de ce tapage, et par la soumission sacrificielle des forces de police. Nos Persans se seraient renseignés sur les agitateurs et auraient noté leurs discours : selon eux, la loi de la rue est supérieure à celle du vote, la France est dans une situation de capitalisme sauvage, d'esclavagisme et de colonialisme déguisés, il faut se révolter contre les patrons, la droite et la démocratie, celle-ci n'étant qu'une apparence.
La gauche, qui a fait de l'antipopulisme son cheval de bataille, s'est montrée ici infiniment plus dangereuse que toute forme de populisme actuel parce qu'elle a sciemment faussé le débat, menti sur ses termes, excité le ressentiment, provoqué la haine, multiplié l'intimidation ; elle a mis en causele droit commun des gens et s'est montrée complice du renouveau révolutionnaire de l'extrême-gauche.
Un pays ridiculisé, des centaines de millions d'euros dépensés, une économie inquiétée, le sens du travail, du devoir et des responsabilités une fois encore bafoué et conspué (depuis les prétendues élites jusqu'à la "base"), la politique pour l'emploi des jeunes annulée, voilà ce que fut le début de 2006. Le sommet du ridicule est atteint par ces anciens soixante-huitards transférant leur imaginaire imbécile sur leurs enfants, eux-mêmes dociles dès qu'il s'agit de sentiments vagues et faciles qui flattent leur bonne conscience et cultivent leur goût victimaire. Notre démocratie voit exploser sa plèbe et imploser sa "culture". Notre mémoire collective est chargée d'expériences sur la beauté silencieuse de l'unité et les bruits terribles de la division. En dépit de l'atterrement que ces événements inspirent, la France a encore de quoi se battre. C'est en tout cas notre espérance, et notre devoir. Le désagrégement de la société, les relents de guerre civile qui se sentent d'un côté ou d'un autre, sont le résultat logique et inéluctable du manque de France (1), de l'oubli du bien commun (2), d'une négligence fondamentale vis-à-vis du " vivre ensemble " (3) que nous rappellent aujourd'hui Jean-François Colosimo, François Huguenin ou Frédéric Rouvillois. Le message monarchiste prend aujourd'hui une urgence particulière.
La gauche, qui a fait de l'antipopulisme son cheval de bataille, s'est montrée ici infiniment plus dangereuse que toute forme de populisme actuel parce qu'elle a sciemment faussé le débat, menti sur ses termes, excité le ressentiment, provoqué la haine, multiplié l'intimidation ; elle a mis en causele droit commun des gens et s'est montrée complice du renouveau révolutionnaire de l'extrême-gauche.
Un pays ridiculisé, des centaines de millions d'euros dépensés, une économie inquiétée, le sens du travail, du devoir et des responsabilités une fois encore bafoué et conspué (depuis les prétendues élites jusqu'à la "base"), la politique pour l'emploi des jeunes annulée, voilà ce que fut le début de 2006. Le sommet du ridicule est atteint par ces anciens soixante-huitards transférant leur imaginaire imbécile sur leurs enfants, eux-mêmes dociles dès qu'il s'agit de sentiments vagues et faciles qui flattent leur bonne conscience et cultivent leur goût victimaire. Notre démocratie voit exploser sa plèbe et imploser sa "culture". Notre mémoire collective est chargée d'expériences sur la beauté silencieuse de l'unité et les bruits terribles de la division. En dépit de l'atterrement que ces événements inspirent, la France a encore de quoi se battre. C'est en tout cas notre espérance, et notre devoir. Le désagrégement de la société, les relents de guerre civile qui se sentent d'un côté ou d'un autre, sont le résultat logique et inéluctable du manque de France (1), de l'oubli du bien commun (2), d'une négligence fondamentale vis-à-vis du " vivre ensemble " (3) que nous rappellent aujourd'hui Jean-François Colosimo, François Huguenin ou Frédéric Rouvillois. Le message monarchiste prend aujourd'hui une urgence particulière.
Les Épées
1. J-F. Colosimo : " Le manque de France ", Le Figaro
2. F. Huguenin : Le conservatisme impossible.
3. F. Rouvillois : "L'identité comme mémoire et comme amitié", 2050, n°1.