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éditorial - Page 10

  • N°11 - Editorial "Le conservatisme, une idée d'avant-garde ?"

    L'irruption des "néo-conservateurs" américains sur la scène internationale (largement commentée et diversement appréciée dans la presse française) nous invite à réfléchir sur la notion de conservatisme - un mot qui commence mal, disait 1e Duc d'Orléans. Quelles réa­lités se cachent derrière ce mot ? En est-il de même aujourd'hui en France et à l'étranger? Existe-t-il un conservatisme de gauche comme il en existe à droite ? Ce sont ces questions que lance notre dossier, afin d'y voir plus clair dans un vocable à la fois polémique et nébuleux.
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    On aurait tort de ne voir là que des disputes entre spécialistes. Les eurofédéralistes, par exemple, vivent concrètement te risque de la conservation, du développe­ment, du démenti et de la simple disparition. On les a vu s'affoler à la suite de la déconfiture d'une constitution introuvable, que te talent littéraire d'un ancien président n'a pu rattraper. En dépit des causes techniques de cet échec, il faut convenir que le combat critique, vis-à-vis de l'intégration européenne, n'a pas été vain.

    Les fumées de l'Europe et la nébuleuse conser-vatiste ont depuis longtemps donné des idées à nombre d'écrivains : un éditeur vient de lancer une collection, Globalia triomphe en librairie et est commenté dans nos colonnes et les Barbéliotes continue leur mystérieuse existence, faisant courir une veine contre-utopique dans ce numéro.

    Des vérités plus certaines, comme le catholicis­me, son déclin annoncé et la réalité de son enracinement dans la société française sont l'occasion pour Les Êpées d'ouvrir un mini-dossier sur la situation du catholicisme en France. À l'heure où le film Passion réussit à déchaîner la polémique alors même qu'il n'est pas certain de sortir en France, le sujet est d'une actualité passionnante.

     

    Les Épées
  • N°10 - Editorial "Eloge du pamphlet"

    Est-il encore possible de hurler contre les loups ? C'est la question que pose le premier dossier, qui n'est peut-être pas tout à fait étranger au second. À en croire l'intolérance des tolérants, la chose paraît réglée d'avance. La bonne conscience moderne ajoute un article aux Béatitudes : tu ne pamphlétiseras pas. Tout un pan de la littérature, un aspect entier de la vie intellectuelle paraît condamné, menacé par des contraintes juridiques de plus en plus exorbitantes, qui reflètent avant tout la Loi des bien-lisants. Léon Bloy, comme le prophète Jérémie, serait aujourd'hui un vieux tôlard sous asepsie médicale, condamné « pour avoir posé des problèmes ». C'est là que nous l'allons visiter : Les Épées se livrent à une enquête littéraire et archéologique sur un genre à la fois haut et bas, aussi menacé que les tigres et les lémuriens.

    L'éducation du souverain peut passer pour un problème exclusivement historique. Pourtant, elle apparaît comme une condition de la citoyenneté, de la souveraineté, et, plus largement, de la responsabilité collective. Sans doute l'éducation du souverain ne suffit-elle pas à bien gouverner. Mais est-elle seulement possible ? Qu'en est-il aujourd'hui, où l'abstention n'a jamais été aussi forte ? où l'utilitarisme et la préparation au Marché bouleversent l'éducation civique dans le Secondaire ? où l'autonomisme démocratique et le matérialisme se conjuguent pour commencer, imparfaire et tuer le citoyen ? L'exigence d'une loyauté européenne substituée au patriotisme française rend l'affaire encore plus complexe… Les débats souvent sirupeux sur l'éducation nous invitent à ouvrir ces réflexions, cum grano salis – bien entendu.

     

    Les Epées