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  • Port du badge obligatoire

    1320230026.jpgLe badge «Pour un monde meilleur» destiné à montrer leur attachement aux droits de l'Homme des sportifs français ne sera pas autorisé à Pékin, a annoncé tout d'abord le président du Comité national olympique et sportif français Henri Sérandour. Voilà enfin une sage décision après plusieurs jours de tumulte et de réflexion sur le comportement à tenir pendant les Jeux olympiques organisés par nos camarades chinois.
    "Un monde meilleur"
    Un message si fort politiquement aurait été mal interprêté par les hôtes de ce rendez-vous sportif planétaire. On se rend compte après coup du magnifique courage qu'ont montré les athlètes français portant la flamme olympique dans les rues de Paris ornés de leur badge subversif au nez et à la barbe des officiels chinois. Un courage qui n'a pas été jugé à sa juste valeur par le public français beaucoup trop terre à terre pour apprécier de telles idées universalistes. Le ressentiment envers la flamme olympique n'a été mu que par un désir de voir un Tibet autonome et une Chine un peu moins totalitaire. Une sorte de realpolitik mesquine et sans ambition mondialo-meliorative...
    Ce badge est probablement en avance sur son temps. Le porter à Pékin aurait à coup sûr tourmenté les édiles locaux, ces braves appartchiks qui ont autrefois travaillé pour le grand bond en avant et aujourd'hui pour le développement économique de la Chine mais n'ont jamais eu l'ambition d'aller au-delà des frontières. Une Chine meilleure bien évidemment, mais le monde...
    Cependant le citoyen Sérandour, gêné à l'idée de ne pas oeuvrer pour une noble idée, vient de changer son fusil d'épaule. Il souhaite finalement qu'il y ait un badge mais qu'il soit porté par les athlètes de tous les pays et que le message soit changé. Lui qui ne voulait pas froisser les Chinois veut maintenant imposer son badge à tout le monde. Enfin de la diplomatie internationale à ciel ouvert pour notre plus grand plaisir !
    Mais quel sera le message porté par ce badge ? Il va falloir trouver une formule moins polémique que "Un monde meilleur". Livrons en pature
    quelques idées audacieuses : "Tous unis", "En route vers l'avenir" etc. Si vous avez des idées...
     
    Charles Perche 
     

  • Darfour, « la pauvreté, le désespoir et la mort » : le Vatican n’a pas gardé le silence.

    Par Jérôme L.J di Costanzo

    «Dieu est toujours dans le camp de ceux qui souffrent.», Jean-Paul II.

    1710762524.jpg Le 26 juillet 2004, de Castel Gandolfo, Jean-Paul II avait déjà dénoncé la violence sévissant au Darfour, stigmatisant dans son discours « la pauvreté, le désespoir et la mort » régnant dans cette partie du monde . Il avait dépêché à l’époque Mgr Cordes, président du Conseil pontifical Cor unum, dans l’Ouest du Soudan  pour visiter le camp de réfugiés Nyala et pour rencontrer les responsables locaux. Cela, trois ans avant la mission Williams. Depuis, sans relâche, le Saint Siège a exhorté les nations à réagir sur le Darfour. Le Vatican n’a pas gardé le silence.

    Comment aurait-il pu le garder ? Alors qu’il avait  été témoin depuis plus de quinze ans, depuis l’arrivée au pouvoir des gens d’Omar El Bechir à Khartoum, de l’industrie de mort œuvrant dans le Sud Soudan envers les populations animistes et chrétiennes. 3 500 000 morts, une guerre civile ? Non, l’asservissement et le meurtre d’une population, après un traité de paix resté sans effet. Un Comprehensive Peace Agreement a été signé le 9 janvier 2005, dont l'article 1 de la nouvelle Constitution soudanaise déclarait en ces termes : « Le Soudan est une nation accueillante, où races et cultures cohabitent, et où les religions sont réconciliées ». Il n’y a pas eu d’amélioration. John Garang, leader de la rébellion du Sud et alter ego africain du Commandant Massoud, meurt trois semaines après la signature de l’accort, dans un brutal accident d’hélicoptère.

    Les violences n’ont pas diminué au Sud Soudan : politique de terreur menée par des milices progouvernementales, mise en esclavage - au sens propre - de populations, et camps de réfugiés au Nord de l’Ouganda. Le Darfour n’est que la répétition cynique des crimes du Sud, et cela avec une logique morbide similaire, une ONU paralysée par sa propre procédure. L'Ouest et Sud du Soudan sont transformés en zone de non-droit international, où règne le massacre, où s’étendent des cohortes de désespérés allant chercher refuge derrière une frontière qui se voudrait salvatrice, mais qui est en réalité un camp de réfugiés avec «  la pauvreté, le désespoir et la mort ».

    509830593.jpg Il faut aussi souligner, outre « les crimes de guerre », les offenses de plus en plus inquiétantes des  gens d’Omar El Béchir envers les liberté fondamentales religieuses. Pour l’année 2005, le réquisitoire est accablant et nous fait constater, encore une fois, la nature brutale et systématique des exactions des maîtres de Khartoum. Les responsables des Eglises ont observé une dégradation : expropriation, voire démolitions, pour raisons administratives, des propriétés de l’Eglises, intimidation et arrestation arbitraire de responsables de l’Eglise par des « agents du gouvernement en civil ». Police secrète, arrestation d’ecclésiastiques, cela nous rappelle la Pologne de Jaruzelski ! Ce n’est  plus du communisme mais l’Islamisme en marche. Nous sommes ici ni à l’ouest, ni au sud mais au cœur du pays, dans sa capitale ! Où régnera bientôt « la pauvreté, le désespoir et la mort », malgré les fortunes en diamants des gens d’El Béchir.

     Le Vatican n’a pas gardé pas le silence. Depuis plus de quinze ans, il alerte la communauté internationale sur la dérive brutale du régime autoritaire de Khartoum. Nous avons déployé beaucoup d’énergie à vouloir « Sauver le Darfour », malgré encore quelques hypocrisies dues à une diplomatie internationale se voulant « apaisante », nous avons avancé : on ne peut plus ignorer la réelle nature du pouvoir central soudanais. Reste aujourd’hui, à passer à l’action, un morbide compteur tourne au Darfour, et il n’est pas sur le point de s’arrêter.  Il serait naïf de croire, qu’une diplomatie, même résolue, pourrait par elle-même résoudre le problème. C’est par l’effort combiné des gouvernements, des ONG, des diplomaties, de l’Eglise catholique, et des autres autorités religieuses du Soudan, mais aussi de toute les forces démocratiques soudanaises, oeuvrant pour la paix et la justice, que nous arriverons à mettre un terme au règne de « la pauvreté, du désespoir, et de la mort » au Soudan, et ainsi porter un coup d’arrêt décisif aux volontés impérialistes des Islamistes en Afrique.