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  • Chr.Heb.(34) - Le PS boboïsé

    36295285.jpgAprès avoir accepté il y a quelques mois l'existence de l'économie de marché le PS change sa déclaration de principes. L'article 1 définit ce qu'est le socialisme, «Etre socialiste, c'est ne pas se satisfaire du monde tel qu'il est», et va même plus loin  en disant que son but est «d'aller vers l'idéal et de comprendre le réel». On comprendra que les rédacteurs n'ont voulu facher personne. Ca sonne un peu comme «fédération d'Etats nations», formule qui voulait rassembler des idées contraires et incompatibles afin de rallier le plus grand nombre.
    Toujours dans le même style « Le développement durable doit permettre de répondre aux besoins du présent, sans compromettre l'avenir des générations nouvelles. » Avant d'arriver logiquement à cette belle formule bien ciselée «une économie de marché régulée par la puissance publique» qui illustre bien le dilemme d'un parti qui ne sait plus où se situer par rapport aux grands enjeux de notre monde. Par cette association on souhaite rallier l'aile social-démocrate qui croit en l'économie de marché sans pour autant décevoir le camarade qui ne croit qu'à la puissance publique.
    Un camarade qui est bien oublié d'une façon générale dans cette déclaration de principes où il est plus question de «l'émancipation complète de la personne humaine et la sauvegarde de la planète» que de l'attitude à tenir face au libéralisme mondialisé et à toutes ses conséquences. Aussi le PS «revendique (...) la construction d'une Europe politique» sans essayer de la contrebalancer par une Europe sociale. En somme il avalise la politique économique mondiale actuelle, qu'il a tant contribué à construire, et ne peut plus revenir à un schéma national, seul capable de lutter contre le libéralisme, qu'il a tant contribué à détruire. Le bobo et plus le prolo...
     
    Charles Perche
     

  • Marianne est très vieille...

    61774423.jpgEn 1881, Paul Verlaine consacrait ce sonnet à Marianne...
    Depuis le XIX° siècle, la Gueuse a connu bien des avatars qui lui ont donné de nouvelles rides, mais le poème, lui, n'a pas vieilli...

     

     



    Buste pour Mairies
     

         Marianne est très vieille et court sur ses cent ans,
         Et comme dans sa fleur ce fut une gaillarde,
         Buvant, aimant, moulue aux nuits de corps de garde,
         La voici radoteuse, au poil rare, et sans dents.
     
         La bonne fille, après ce siècle d’accidents,
         A déchu dans l’horreur d’une immonde vieillarde
         Qui veut qu’on la reluque et non qu’on la regarde,
         Lasse, hélas ! d’hommes, mais prête comme au bon temps.
     
         Juvénal y perdrait son latin, Saint-Lazare
         Son appareil sans pair et son personnel rare,
         A guérir l’hystérique égorgeuse des Rois.
     
         Elle a tout, rogne, teigne… et le reste et la gale !
         Qu’on la pende pour voir un peu dinguer en croix
         Sa vie horizontale et sa mort verticale !

     
     
                                                             Paul Verlaine (1881)