Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 4

  • N°25 - Retours en Déonie

    28e8cff7235d26345132d19fe34d118d.jpg    Michel Déon est probablement le dernier de nos écrivains à avoir su créer un univers romanesque à la fois construit, riche et renouvelé. Il nous paraît malheureusement encore trop souvent victime de vils raccourcis et d’une méconnaissance inique. Pourtant, pour en finir avec les sempiternels clichés sur les hussards, le romancier du bonheur ou l’auteur enfermé dans un courant politique, il suffirait simplement de lire ses livres. A cet égard, les éditions Gallimard éditent son choix personnel d’œuvres dans la collection Quarto. On peut regretter l’absence des Pages grecques ou des Pages françaises. Mais, l’amateur  trouvera avec bonheur des textes de Déon illustrés par des artistes contemporains, comme Jean Cortot ou Julius Baltazar. Ces plaquettes, tirées parfois à seulement trois exemplaires, étaient devenues presque introuvables. Il faut également saluer la qualité des documents et photographies. Le fervent lecteur peut y découvrir le visage de Sheila ou B. de B., dont les transcriptions romanesques parcourent nombre d’ouvrages de Michel Déon.
        Les éditions Flammarion ont également rendu un double  hommage à son génie créatif. La revue littéraire L’Atelier du roman, dans son numéro de septembre 2005, lui livre quelques « exercices d’amitié » de la part d’écrivains ou critiques qui ont reconnu dans ses livres « un canton de [leur] sensibilité » ( Pol Vandromme ). Le directeur de cette revue, Lakis Proguidis, échangea pendant plusieurs années avec Michel Déon une correspondance autour de la création romanesque. Rassemblées dans Guerres et roman, ces lettres sont un libre dialogue esthétique autour du roman, fustigeant concepts et idéologies.
        Inscrits dans leur temps, parfois témoignage du souffle de l’Histoire ( Les  poneys sauvages ),  les livres de Déon restent cependant ceux d’un écrivain désengagé. Les actes du colloque tenu à la Sorbonne le 5 juin 2004 rappellent ce trait essentiel de son œuvre. Loin d’un pédantisme verbeux, des interventions d’une rare qualité permettent de rendre à Michel Déon une place vivante et vraie dans la littérature d’aujourd’hui. Nous retiendrons celle de Jean-Pierre Poussou portant sur « Les paysages dans l’œuvre romanesque de Michel Déon ». Dans cette étude, il cite un superbe passage du premier ( et malheureusement introuvable ) livre de Michel Déon,  Adieux à Sheila, dans lequel sa maîtrise nous semble toute entière - et précocement - contenue : «  Ils partirent le long de la Tamise, à cet instant où elle cesse d’être une embouchure pour devenir un grand fleuve. Au pied de la colline de craie, le fleuve mord, sur la terre, d’une façon indécise. Les baraques de pêcheurs, construites sur pilotis, s’isolent mal du marais. C’est un village incroyable, sans forme, sans ordre, où les roulottes privées de rues alternent avec les grosses baleinières ventrues et lourdes renversées par un coup de marée, dont les familles aussi ingénieuses que pouilleuses, ont fait des logements, perçant des fenêtres et des portes dans la coque. Sur les devantures des bistrots, des noms pour Joseph Conrad. De temps à autre, une montagne de coquillages vides, de carcasses exhale sa puanteur. Les pubs distribuent un whisky frelaté ou une eau-de-vie sirupeuse que l’on boit dans des grands verres à bière. Les joues des vieux pêcheurs s’ornent encore de favoris. Ils marchent pesamment, détachant les pas, bottes de caoutchouc jusqu’aux hanches. »


        Pierre Anclades

    Œuvres, Michel Déon, Quarto, Gallimard, 2006.
    L’Atelier du roman, n° 43, septembre 2005, Flammarion – Boréal.
    Guerres et roman, Michel Déon et Lakis Proguidis, Flammarion, 2005.
    Michel Déon, aujourd’hui, sous la direction d’Alain Lanavère, Thierry Laurent et Jean-Pierre Poussou, Presses universitaires de l’université de Paris Sorbonne, 2006.

  • La France dans l'embarras

    6524d791248835de22cd2805411480ab.jpgAyaan Hirsi Ali est menacée de mort dans son pays (Pays-Bas) pour avoir abjuré sa religion, l'Islam. Son pays d'adoption va bientôt supprimer la protection policière dont elle bénéficie, c'est donc vers la France, le pays de Voltaire, qu'elle se tourne. Le problème pour cette dame qui a trop bien lu Voltaire, c'est qu'en France on se réclame de lui mais qu'on ne l'a pas lu.
    En France, maintenant, on pense "diversité" et "communautarisme", on aurait donc tendance à vouloir faire en sorte que toutes les cultures cohabitent ensembles. BHL (une sorte de Jacques Verges à l'envers) se veut le porte-parole de cette dame mais il manque d'avaler sa chemise à chaque fois qu'elle dit "l'Islam n'est pas compatible avec la démocratie" au nom de la raison et de son expérience de femme libre. La France, patrie des droits de l'homme, est à bout de souffle, elle a même renié ses mythes fondateurs.

    Charles Perche 

    Ecoutez cette note !