Par le Pr Ibn P. Assidim
Maître de conférences à l’Université de Mascate
Le mot remonte à 1794, avec sa couleur péjorative. Aujourd’hui, pour les uns il sert à discréditer ; pour d’autres, il correspond à une catégorie politique pertinente : un chemin où l’on retrouve « les arbres, les demeures, les êtres » chers à Daniel Halévy.
Lorsqu’un critique gastronomique imaginatif s’est avisé, il y a quelques décennies, d’inventer la « Nouvelle Cuisine », personne ne s’amusa à lui demander des comptes : car chacun savait ce que c’est que la cuisine – et celle que l’on pourra, par contrecoup, qualifier de classique, de traditionnelle, de bourgeoise, etc. À l’inverse, l’un des défauts majeurs du petit livre de Daniel Lindenberg, Le rappel à l’ordre, Enquête sur les nouveaux réactionnaires, vient de ce que l’on ignore, a priori, ce que c’est que d’être réactionnaire, et que l’auteur de ce pamphlet ne répond pas, sinon de manière allusive, fragmentaire et contradictoire, à cette question qui devrait pourtant constituer son point de départ. Il évoque bien certains « thèmes aux saveurs un peu oubliées : l’ordre, l’autorité, la restauration des valeurs, le peuple réel (…) voire le culte des racines et des identités constituées ». Il parle d’une méfiance « marquée à l’égard de la démocratie, de l’État de droit et des fondements d’une société ouverte », dénonce un goût « pour la provocation, l’insulte, la dénonciation ad hominem et la transgression systématique de tous les tabous » – à ce propos, on s’interrogera avec profit sur la compatibilité de cette transgression, et de l’amour de l’ordre évoqué plus haut – ; il vilipende enfin une hostilité caractérisée à l’égard de la version postmoderne de la démocratie et de ses corollaires, « l’acceptation du système des partis, (…) le souci de l’individu et de ses droits, et l’acquiescement à l’économie de marché ainsi qu’au pluralisme de l’information ». Mais il s’agit là d’une non-définition – qui ne délimite rien, et se contente pour l’essentiel, non sans un certain talent de plume parfois, d’empiler des clichés un peu flous, dont le principal intérêt est de fournir à Lindenberg une grille d’analyse indéfiniment extensible : il peut y faire rentrer à loisir tous ceux qu’il n’aime pas, ou qui le gênent. « Un réactionnaire, déclare-t-il à un journaliste de Libération, c’est quelqu’un qui pense que c’était mieux avant. Un nouveau réactionnaire, c’est quelqu’un qui, n’ayant pas montré jusque-là une telle attitude, commence brusquement ou subrepticement à penser ainsi »(1). Mais est-ce vraiment cela, être réactionnaire ? Sans épuiser la question, qui mériterait de plus amples développements, on est tout de même tenté de formuler quelques remarques.
Qui c’est celui-là ?
La première, à tous égards, consiste à savoir si l’on peut le définir : existe-t-il une définition pertinente du réactionnaire ? Disons d’abord qu’il y a nombre de définitions non pertinentes, parmi lesquelles(2), indéniablement, celle de Lindenberg : si le réactionnaire, c’est tout bonnement celui qui regarde en arrière, sans autres précisions, alors, tout le monde est réactionnaire – de même que tout le monde est conservateur si cela se résume à vouloir conserver certaines choses –, et personne ne l’est – puisque nul ne se contente de regarder en arrière, surtout pas Maurras, dont Lindenberg fait l’archétype du réactionnaire, qui ne cessa d’agir en vue du siècle à venir et de répéter que le passé oriente, mais qu’il ne se répète point. Le problème vient ici, à l’évidence, de cette idée d’un regard « en arrière », alors précisément que cet « arrière », étant variable à l’infini, ne signifie absolument rien. Un nostalgique de Brejnev ne regarde pas la même chose qu’un nostalgique de Nicolas II, et leur sentiment n’établit entre eux aucun lien, aucun rapport, aucune communauté. En fait, Lindenberg, défenseur fervent et même tonitruant du « projet des Lumières », se contente de plaquer, sur ceux qu’il appelle les réactionnaires, un schéma mental propre à la philosophie du Progrès : si le Progrès est nécessaire et perpétuel, alors l’avenir, quels que soient ses défauts superficiels ou apparents, est toujours objectivement préférable au passé, puisqu’il nous rapproche de l’âge d’or et de la perfection. Or, sur ce plan, Lindenberg fait fausse route : car le réactionnaire, pour pasticher le mot fameux de Joseph de Maistre, n’est pas un progressiste en sens contraire (pour qui, plus on remonterait dans le passé, et plus on se rapprocherait du Paradis perdu) : c’est le contraire d’un progressiste. Autrement dit, ce qui caractérise fondamentalement le réactionnaire, c’est qu’il pense que rien ne s’améliore de façon certaine et infinie à mesure que le temps s’écoule, et que par suite, l’homme d’aujourd’hui n’est pas forcément meilleur, ni pire du reste, que ses ancêtres ou que ses descendants. Ce que Lindenberg appelle, assez joliment, son « humeur chagrine face à la modernité » (idem) ne vient pas de ce qu’il préfère forcément le passé, mais de ce que la modernité se fonde entièrement, dans ses principes, ses réalisations et ses destructions, sur la certitude d’une amélioration globale de la condition humaine.
Vers la catharsis
Au fil de la réplique, on est d’ailleurs allé un peu vite en besogne. Sur quoi se fonder pour avancer une telle définition ? Faute de mieux, sur le mot lui-même, qui prend son sens contemporain peu après la chute de Robespierre – dont les partisans vont alors dénoncer « la réaction » qui, assurent-ils, s’est fait sentir « après chacune des crises qui ont eu lieu depuis la Révolution »(3). À cette époque, on forge donc le mot "réactionnaire" par analogie avec son antithèse, "révolutionnaire". Fréron parle ainsi des « crimes réactionnaires », c’est-à-dire, ceux de la contre-révolution. Le réactionnaire, comme l’indique son nom et le sens, à l’époque gravement péjoratif, qu’on lui donne, se détermine donc par opposition. Mais non au présent, ni même à l’avenir, simplement à la pensée (ou à la politique) qui entend projeter dans ce présent ou cet avenir les promesses du Progrès et les rêves de l’Utopie, la figure de l’Homme nouveau et la certitude du bonheur universel. Au fond, le réactionnaire est par excellence un pessimiste – ce qui peut le mener jusqu’à l’aveu désabusé, et quasi-houellebecquien, de Jacques Bainville, qui est le nec plus ultra de la réaction : « rien n’a jamais bien marché ». Au mieux, et ce n’est déjà pas si mal, les hommes peuvent espérer un moindre mal, parfois illuminé par des moments de grâce, par ce que l’on appelait jadis des "grands siècles", même si de tels chefs-d’œuvre sont toujours provisoires, menacés par la rechute dans la barbarie, comme la fragile Marina des Falaises de marbre. Fragilité des choses qui, du reste, n’invite pas nécessairement à se détourner de l’action : au contraire, même, déclarait Pierre Boutang : « Étrange comme ceux qui connaissent le mieux cette possibilité pour l’homme et pour les civilisations de se défaire, (…) sont aussi les plus attentifs à restaurer (…) le minimum de mesure dans une situation que la démesure a rendue en apparence désespérée. »(4)
Sur le plan de l’histoire des idées, la pensée réactionnaire peut donc se voir assigner une date de naissance assez précise : le moment où apparaissent, sur l’autre rive, la thématique du Progrès, l’Utopisme et la Modernité occidentale, dans le prolongement de la révolution scientifique du premier XVIIe siècle. À ce propos, il faut toujours garder en vue le rapport d’opposition existant entre ces deux grands courants, cette symétrie exacte qui fait que la pensée réactionnaire défend et valorise, presque systématiquement, ce que le progressisme prétend détruire ou dénigrer : la nature, les différences, la tradition, la coutume, l’appartenance. À l’inverse, le réactionnaire s’attaquera à tout ce qui manifeste ou suppose l’optimisme historique, anthropologique et technique de la Modernité : l’égalitarisme, la démocratie, ou encore, la rhétorique des Droits de l’Homme. Ce faisant, il se reconnaît à merveille dans le personnage de Plateforme qui, « quand les gens parlent de droits de l’Homme », a « toujours plus ou moins l’impression qu’ils le font du second degré »(5), avant de constater, avec un peu de commisération consternée, que ce n’est pas le cas.
Et ce lien d’opposition avec la Modernité permet aussi de dessiner, en creux, l’histoire complexe de ce courant, ses contours, anciens et actuels, comme de lui prédire une ample descendance. Il permet enfin – où l’on en revient à notre point de départ – de valider certaines hypothèses de Lindenberg (par exemple, le rôle central de Maurras), et d’en contester beaucoup d’autres. Contrairement à ce qu’il semble croire, un Moderne déçu n’est pas forcément un Ancien qui se découvre, ni a fortiori, un allié objectif ou un compagnon de route de la réaction. Pour reprendre ses propres mots, il est loin d’être sûr que les positions de ce Moderne déboussolé « prennent les formes d’authentiques régressions, (qui) visent dans son cœur, sans toujours l’avouer, le projet démocratique lui-même et son ambition égalitaire ». Peut-être y viendra-t-il : mais cela exigera une catharsis, une révolution intérieure, plus profonde que celle que suscitent la rancœur ou la désillusion, même nourries des lectures sulfureuses dénoncées par Lindenberg. Républicains, encore un effort, et vous serez réactionnaires…
Le mot remonte à 1794, avec sa couleur péjorative. Aujourd’hui, pour les uns il sert à discréditer ; pour d’autres, il correspond à une catégorie politique pertinente : un chemin où l’on retrouve « les arbres, les demeures, les êtres » chers à Daniel Halévy.
Lorsqu’un critique gastronomique imaginatif s’est avisé, il y a quelques décennies, d’inventer la « Nouvelle Cuisine », personne ne s’amusa à lui demander des comptes : car chacun savait ce que c’est que la cuisine – et celle que l’on pourra, par contrecoup, qualifier de classique, de traditionnelle, de bourgeoise, etc. À l’inverse, l’un des défauts majeurs du petit livre de Daniel Lindenberg, Le rappel à l’ordre, Enquête sur les nouveaux réactionnaires, vient de ce que l’on ignore, a priori, ce que c’est que d’être réactionnaire, et que l’auteur de ce pamphlet ne répond pas, sinon de manière allusive, fragmentaire et contradictoire, à cette question qui devrait pourtant constituer son point de départ. Il évoque bien certains « thèmes aux saveurs un peu oubliées : l’ordre, l’autorité, la restauration des valeurs, le peuple réel (…) voire le culte des racines et des identités constituées ». Il parle d’une méfiance « marquée à l’égard de la démocratie, de l’État de droit et des fondements d’une société ouverte », dénonce un goût « pour la provocation, l’insulte, la dénonciation ad hominem et la transgression systématique de tous les tabous » – à ce propos, on s’interrogera avec profit sur la compatibilité de cette transgression, et de l’amour de l’ordre évoqué plus haut – ; il vilipende enfin une hostilité caractérisée à l’égard de la version postmoderne de la démocratie et de ses corollaires, « l’acceptation du système des partis, (…) le souci de l’individu et de ses droits, et l’acquiescement à l’économie de marché ainsi qu’au pluralisme de l’information ». Mais il s’agit là d’une non-définition – qui ne délimite rien, et se contente pour l’essentiel, non sans un certain talent de plume parfois, d’empiler des clichés un peu flous, dont le principal intérêt est de fournir à Lindenberg une grille d’analyse indéfiniment extensible : il peut y faire rentrer à loisir tous ceux qu’il n’aime pas, ou qui le gênent. « Un réactionnaire, déclare-t-il à un journaliste de Libération, c’est quelqu’un qui pense que c’était mieux avant. Un nouveau réactionnaire, c’est quelqu’un qui, n’ayant pas montré jusque-là une telle attitude, commence brusquement ou subrepticement à penser ainsi »(1). Mais est-ce vraiment cela, être réactionnaire ? Sans épuiser la question, qui mériterait de plus amples développements, on est tout de même tenté de formuler quelques remarques.
Qui c’est celui-là ?
La première, à tous égards, consiste à savoir si l’on peut le définir : existe-t-il une définition pertinente du réactionnaire ? Disons d’abord qu’il y a nombre de définitions non pertinentes, parmi lesquelles(2), indéniablement, celle de Lindenberg : si le réactionnaire, c’est tout bonnement celui qui regarde en arrière, sans autres précisions, alors, tout le monde est réactionnaire – de même que tout le monde est conservateur si cela se résume à vouloir conserver certaines choses –, et personne ne l’est – puisque nul ne se contente de regarder en arrière, surtout pas Maurras, dont Lindenberg fait l’archétype du réactionnaire, qui ne cessa d’agir en vue du siècle à venir et de répéter que le passé oriente, mais qu’il ne se répète point. Le problème vient ici, à l’évidence, de cette idée d’un regard « en arrière », alors précisément que cet « arrière », étant variable à l’infini, ne signifie absolument rien. Un nostalgique de Brejnev ne regarde pas la même chose qu’un nostalgique de Nicolas II, et leur sentiment n’établit entre eux aucun lien, aucun rapport, aucune communauté. En fait, Lindenberg, défenseur fervent et même tonitruant du « projet des Lumières », se contente de plaquer, sur ceux qu’il appelle les réactionnaires, un schéma mental propre à la philosophie du Progrès : si le Progrès est nécessaire et perpétuel, alors l’avenir, quels que soient ses défauts superficiels ou apparents, est toujours objectivement préférable au passé, puisqu’il nous rapproche de l’âge d’or et de la perfection. Or, sur ce plan, Lindenberg fait fausse route : car le réactionnaire, pour pasticher le mot fameux de Joseph de Maistre, n’est pas un progressiste en sens contraire (pour qui, plus on remonterait dans le passé, et plus on se rapprocherait du Paradis perdu) : c’est le contraire d’un progressiste. Autrement dit, ce qui caractérise fondamentalement le réactionnaire, c’est qu’il pense que rien ne s’améliore de façon certaine et infinie à mesure que le temps s’écoule, et que par suite, l’homme d’aujourd’hui n’est pas forcément meilleur, ni pire du reste, que ses ancêtres ou que ses descendants. Ce que Lindenberg appelle, assez joliment, son « humeur chagrine face à la modernité » (idem) ne vient pas de ce qu’il préfère forcément le passé, mais de ce que la modernité se fonde entièrement, dans ses principes, ses réalisations et ses destructions, sur la certitude d’une amélioration globale de la condition humaine.
Vers la catharsis
Au fil de la réplique, on est d’ailleurs allé un peu vite en besogne. Sur quoi se fonder pour avancer une telle définition ? Faute de mieux, sur le mot lui-même, qui prend son sens contemporain peu après la chute de Robespierre – dont les partisans vont alors dénoncer « la réaction » qui, assurent-ils, s’est fait sentir « après chacune des crises qui ont eu lieu depuis la Révolution »(3). À cette époque, on forge donc le mot "réactionnaire" par analogie avec son antithèse, "révolutionnaire". Fréron parle ainsi des « crimes réactionnaires », c’est-à-dire, ceux de la contre-révolution. Le réactionnaire, comme l’indique son nom et le sens, à l’époque gravement péjoratif, qu’on lui donne, se détermine donc par opposition. Mais non au présent, ni même à l’avenir, simplement à la pensée (ou à la politique) qui entend projeter dans ce présent ou cet avenir les promesses du Progrès et les rêves de l’Utopie, la figure de l’Homme nouveau et la certitude du bonheur universel. Au fond, le réactionnaire est par excellence un pessimiste – ce qui peut le mener jusqu’à l’aveu désabusé, et quasi-houellebecquien, de Jacques Bainville, qui est le nec plus ultra de la réaction : « rien n’a jamais bien marché ». Au mieux, et ce n’est déjà pas si mal, les hommes peuvent espérer un moindre mal, parfois illuminé par des moments de grâce, par ce que l’on appelait jadis des "grands siècles", même si de tels chefs-d’œuvre sont toujours provisoires, menacés par la rechute dans la barbarie, comme la fragile Marina des Falaises de marbre. Fragilité des choses qui, du reste, n’invite pas nécessairement à se détourner de l’action : au contraire, même, déclarait Pierre Boutang : « Étrange comme ceux qui connaissent le mieux cette possibilité pour l’homme et pour les civilisations de se défaire, (…) sont aussi les plus attentifs à restaurer (…) le minimum de mesure dans une situation que la démesure a rendue en apparence désespérée. »(4)
Sur le plan de l’histoire des idées, la pensée réactionnaire peut donc se voir assigner une date de naissance assez précise : le moment où apparaissent, sur l’autre rive, la thématique du Progrès, l’Utopisme et la Modernité occidentale, dans le prolongement de la révolution scientifique du premier XVIIe siècle. À ce propos, il faut toujours garder en vue le rapport d’opposition existant entre ces deux grands courants, cette symétrie exacte qui fait que la pensée réactionnaire défend et valorise, presque systématiquement, ce que le progressisme prétend détruire ou dénigrer : la nature, les différences, la tradition, la coutume, l’appartenance. À l’inverse, le réactionnaire s’attaquera à tout ce qui manifeste ou suppose l’optimisme historique, anthropologique et technique de la Modernité : l’égalitarisme, la démocratie, ou encore, la rhétorique des Droits de l’Homme. Ce faisant, il se reconnaît à merveille dans le personnage de Plateforme qui, « quand les gens parlent de droits de l’Homme », a « toujours plus ou moins l’impression qu’ils le font du second degré »(5), avant de constater, avec un peu de commisération consternée, que ce n’est pas le cas.
Et ce lien d’opposition avec la Modernité permet aussi de dessiner, en creux, l’histoire complexe de ce courant, ses contours, anciens et actuels, comme de lui prédire une ample descendance. Il permet enfin – où l’on en revient à notre point de départ – de valider certaines hypothèses de Lindenberg (par exemple, le rôle central de Maurras), et d’en contester beaucoup d’autres. Contrairement à ce qu’il semble croire, un Moderne déçu n’est pas forcément un Ancien qui se découvre, ni a fortiori, un allié objectif ou un compagnon de route de la réaction. Pour reprendre ses propres mots, il est loin d’être sûr que les positions de ce Moderne déboussolé « prennent les formes d’authentiques régressions, (qui) visent dans son cœur, sans toujours l’avouer, le projet démocratique lui-même et son ambition égalitaire ». Peut-être y viendra-t-il : mais cela exigera une catharsis, une révolution intérieure, plus profonde que celle que suscitent la rancœur ou la désillusion, même nourries des lectures sulfureuses dénoncées par Lindenberg. Républicains, encore un effort, et vous serez réactionnaires…
Pr Ibn P. Assidim
1 : « Se battre pour la modernité demeure un point essentiel. Daniel Lindenberg s’explique », Libération, 30 novembre 2002.
2 : Dans le florilège de définitions aberrantes ou invalides suscitées par le livre de Lindenberg, on cueillera avec délices celle d’un maître de conférences de l’Université de Nanterre, Thomas Clerc, qui du haut de sa jeune science nous déclare doctement qu’ « être réactionnaire consiste à analyser le monde avec des outils inadaptés, qui ne rendent plus compte de sa complexité sémiologique » (“Qu’est-ce qu’être réactionnaire ?”, Libération, 3 décembre 2002, p. 5). ça, c’est envoyé !
3 : Moniteur, réimpression, t. XXI, p. 591, cité in F. Brunot, Histoire de la langue française, t. IX, 2e partie, Armand Colin, 1967, p. 844.
4 : P. Boutang, La politique considérée comme souci, Froissard, 1947, p. 178.
5 : M. Houellebecq, Plateforme, J’ai Lu, p. 80.