Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

costanzo - Page 3

  • Revenir à Hartwell

    Par Jérôme L.J di Costanzo

    1049225037.jpgLes britanniques se plaisent à dire que Louis XVIII fut le plus Anglais des rois de France. En effet, lors de sa fuite de Paris le 20 juin 1791, il est fait état d’un certain Michael Foster, sujet britannique parlant français avec un fort accent anglais.

    Les chemins de l’exil pour le frère du roi furent longs et sinueux, ils passèrent par l’Allemagne, l’Italie, la Lituanie et la Pologne, pour enfin trouver refuge en 1807 en Angleterre. D’abord à Gosfield Hall  puis, après la mort de Marie-Joséphine de Savoie en 1810, à Hartwell House, situé à une heure de voiture de Londres, accessible également par le train, à Marylebon. La demeure royale se trouve dans le Buckinghamshire, à Ailesbury à quelques kilomètres d’Oxford avec sa façade jacobetaine, plantée dans un grand parc dans un paysage, tout droit sorti d’une peinture de Gainsborough, avec une église et des écuries adjacentes converties aujourd’hui en Spa.

    Hartwell est charnellement attaché à Louis XVIII. Dans Le comte de Monte Cristo, Dumas nomme le monarque l’ « Exilé d’Hartwell » , Victor Hugo dans Les Misérables écrit que « La table de sapin d’Hartwell prit place devant le fauteuil fleurdelisé de Louis XVIII » . C’est sur cette dernière, qu’il signa d’Hartwell la « Charte Constitutionnelle », assisté de Monseigneur de la Fare, évêque de Nancy.
    Aujourd’hui c’est dans ce même salon que vous pouvez prendre le thé, servi dans les règles de l’art par un personnel attentif et fier du patrimoine français de leur établissement. Il m’a été rapporté que les propriétaires écumaient les antiquaires d’Angleterre et d’Europe afin de trouver mobilier et souvenirs de notre roi en exil et de sa famille.

    C’est ainsi qu’à mon arrivée, je pus admirer un portrait de la duchesse de Savoie. Sa Majesté était soutenue par deux managers des lieux, arborant un sourire de chasseurs ramenant leur trophée. Les chambres ont gardé les noms de leurs illustres occupants : la suite du roi, la suite du Duc de Berry, ainsi que celle de la Duchesse d’Angoulême. Tout a été respecté et la mémoire anecdotique des lieux conservée pieusement. On apprend que la cour intérieure du dernier étage était à l’époque utilisée pour élever des cochons et de la volaille pour l’usage des cuisines de la cour. Car notre roi n’était pas riche, il recevait une rente de la part du gouvernement britannique et de la cour du Brésil, s’élevant environ à 600 000 francs. Avec cela, il devait subvenir à l’entretien de sa demeure, rémunérer son personnel, ses protégés et ses agents dans les différentes cours d’Europe. 
    On peut se restaurer à Hartwell et se restaurer bien. Le restaurant propose une excellente « formule déjeuner » pour approximativement 15£ (vin non inclus). Vous serez servi dans la salle principale ou, si vous le désirez dans un salon privé, ou encore dans ce qui était la Chapelle Royale. La carte, en général, est d’un excellent rapport qualité prix, ceci pour les rescapés des « coups de matraque » du « Central London ». L’hôtel vous donne le choix entre différentes chambres ou suites à des prix à la portée de toutes les bourses. On peut opter pour une des formules « week end », un plus s’ajoutant au plaisir du repas. Le personnel très professionnel est là, pour être à l’écoute de votre moindre souhait, jusqu’à vous proposer de prendre votre café dans un des salons.

    Venez à Hartwell House, on vous y attend, vous retrouverez la Cour de France. Si vous en doutez encore, lorsque vous y serez, allez dans ce que furent les appartements du roi pour contempler la bibliothèque ou par la fenêtre découvrir la campagne anglaise. Là, vous pourrez encore entendre comme un écho, la voix du Marquis de Mainsonfort s’exclamer à la nouvelle de la signature du traité de Paris : « Sire ! Vous êtes Roi de France » et Louis XVIII lui répondre : « Est-ce que je n’ai jamais cessé de l’être ? » .

       

    Jérôme L.J di Costanzo 
     
     
    1.Chapitre VI, le substitut du procureur du roi
    2.Chapitre XVIII, recrudescence du droit divin.
    3.Hartwell House Oxford road, near Aylesbury Buckinghamshire, HP17 SNL, tel : 01296 747444 Fax : 01296 747450 e-mail: info@hartwell-house.com  www.hartwell-house.com