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  • N°18 - Suite (et fin ?) du Non à la Constitution européenne

    Par Jean-Baptiste Barthélémy
     
    Plusieurs mois se sont écoulés depuis les Non français et néerlandais et les prévisions des européistes ne se sont pas réalisées.
     
    D’un côté, les fédéralistes expliquaient sur un ton proprement apocalyptique, digne des plus catastrophiques prophéties d’un Paco Rabanne, qu’il n’y avait aucun « Plan B » et, par conséquent, qu’un refus de la Constitution signerait inévitablement la fin de la construction européenne. C’était, finalement, la « Constitution ou la mort ». À l’inverse, la majorité des partisans du Non soutenaient qu’une victoire du Non conduirait nécessairement à une renégociation du projet de traité et, à plus ou moins long terme, à l’élaboration d’un texte revu et corrigé en fonction des préoccupations manifestées à l’occasion des référendums.
    S’il est exact que l’état de la construction européenne est bien peu reluisant, il est faux, et malhonnête, d’imputer la responsabilité de cette situation à la victoire des Non, les résultats des référendums apparaissant d’abord comme la conséquence d’une crise préexistante que comme la cause de la déshérence actuelle du projet européen. Et, en vérité, le Non à la Constitution européenne n’a en rien arrêté le processus mortifère dans lequel l’Europe s’enlise : le lancement officiel des négociations d’adhésion de la Turquie à l’Union européenne n’a-t-il pas eu lieu, comme prévu, en octobre dernier, et ce alors même que cette perspective avait très largement nourri les Non français et néerlandais ?
    Alors, que sont donc devenues les promesses des tenants du Non ? Qu’en est-il de la renégociation du projet de traité ?
     
    Un vrai respect des règles
     
    La proposition était logique mais d’une naïveté confondante. L’ouverture de cette renégociation supposait en effet que ceux-là même qui venaient de perdre la partie, les fédéralistes, respectent les règles du jeu démocratique. Or, bien que défaites dans les urnes, les élites européistes n’ont jamais sérieusement envisagé la moindre remise en cause du traité constitutionnel. À l’image d’un Jacques Chirac radicalement désavoué par le suffrage universel mais demeurant « droit dans ses bottes », les édiles de Bruxelles ont souverainement choisi d’ignorer la vox populi. D’où cette surprenante Déclaration des chefs d’État et de gouvernement sur la ratification du Traité établissant une Constitution pour l’Europe, texte publié à l’issue du Conseil européen des 16 et 17 juin 2005 : « Nous avons pris acte des résultats des référendums en France et aux Pays-Bas. Nous estimons que ces résultats ne remettent pas en cause l’attachement des citoyens à la construction européenne (…) Les développements récents ne remettent pas en cause la validité de la poursuite des processus de ratification. Nous sommes convenus que le calendrier de la ratification dans les différents États membres sera si nécessaire adapté à la lumière de ces développements et selon les circonstances dans ces États membres ».
    À la date du 29 mai 2005, un seul mot figure donc sur l’agenda européen : « Rien ». Tout juste admet-on, comme Margot Wallstrom, Vice-présidente de la Commission européenne chargée de la stratégie de communication et des relations institutionnelles, que « le rejet de la Constitution pour l’Europe par les électeurs français et néerlandais a indéniablement causé un sérieux retard au processus d’intégration européenne » (1) mais, en tout état de cause, il est clairement établi que « les aspirations dont il (le traité) était porteur - une Union plus démocratique, plus transparente et plus efficace - demeureront un référence importante ». Un « retard dans le processus d’intégration », mais surtout pas un coup d’arrêt comme l’espéraient pourtant les millions de Français et de Néerlandais qui, à trois jours d’intervalle, ont dit non à la Constitution européenne…
     
    Un dialogue constant
     
    Et puisque la mécanique infernale ne doit absolument pas s’arrêter de fonctionner jusqu’à l’adoption définitive, sous une forme ou sous une autre, du projet de traité, les brillants esprits ont prévu d’occuper la galerie en prévoyant l’ouverture d’une période de réflexion. La Déclaration des chefs d’État et de Gouvernement précitée précise à ce sujet : « Les citoyens ont (toutefois) exprimé des préoccupations et des inquiétudes dont il faut tenir compte. Il est donc nécessaire d’entreprendre une réflexion commune à cet égard. Cette période de réflexion sera mise à profit pour permettre un large débat dans chacun de nos pays associant tant les citoyens, la société civile, les partenaires sociaux, les parlements nationaux, que les partis politiques. Ce débat mobilisateur, qui est déjà en cours dans bon nombre d’États membres, doit être intensifié et élargi. Les institutions européennes devront également y apporter leur contribution ; un rôle particulier revient dans ce contexte à la Commission ».
    Comme si le débat démocratique intervenu en France à l’occasion de la campagne référendaire, débat qui se poursuit encore avec, en point de mire, l’élection présidentielle de 2007, n’était pas d’une qualité suffisante, l’Union européenne invite donc les États membres et les institutions communautaires à relancer le dialogue sur la construction européenne. Et, naturellement, c’est la Commission européenne qui, la première, s’est engouffrée dans la brèche ainsi ouverte…
    Le 13 octobre dernier, le Collège bruxellois a présenté sa Contribution à la période de réflexion (2), son fameux « Plan D comme Démocratie, Dialogue et Débat » - ce n’est là qu’un début, et on attend avec impatience le prochain Livre blanc « sur la stratégie de communication et la démocratie » (l’intitulé est à lui seul tout un programme…). Pas de Plan B, pas de renégociation du projet de traité, mais un Plan D visant à favoriser « un vaste débat sur les relations entre les institutions démocratiques de l’Union européenne et ses citoyens ». Bien évidemment, ce Plan D n’est qu’une vulgaire arnaque derrière laquelle on voit réapparaître les grosses ficelles de la Gouvernance démocratique (3) si chère à l’eurocratie européenne.
     
    Vers la participation de tous
     
    Ainsi, lorsque la Commission dresse le constat d’une crise de confiance entre le public et l’Union européenne, évoque-t-elle les cinglants résultats des référendums organisés au printemps ? Non, elle préfère de loin étayer son propos en citant les résultats d’une enquête réalisée par l’une de ses officines, Eurobaromètre, enquête indiquant certes un léger recul de la confiance, mais soulignant aussi que « l’appartenance à l’Union reste largement majoritaire ». Conclusion de la Commission, conclusion qui par définition constitue l’un des présupposés de la démarche à l’origine du Plan D : « Les gens ont besoin de sentir que l’Europe apporte une valeur ajoutée (…) L’émergence d’une Europe plus à l’écoute de ses citoyens (traduisez en langage courant d’une Europe avec plus de pouvoir) afin de pouvoir répondre à leur attente apparaît donc nécessaire ».
    Autre illustration du cynisme de la Commission : les publics ciblés par le Plan D. Si les interlocuteurs désignés sont nombreux, « les citoyens, la société civile, les partenaires sociaux, les parlements nationaux, les partis politiques », le document insiste aussi la nécessité de prendre en compte « des groupes cibles spécifiques qui n’ont pas été atteints durant les campagnes référendaires, comme les jeunes ou les minorités ». Plus loin, à propos de la participation aux élections européennes, la Commission revient à nouveau sur l’intérêt que présente le « vote des jeunes et des minorités ». Enfin, évoquant l’organisation de discussion de groupe dans le cadre de l’ouverture de son processus décisionnel, la Commission réitère son souhait « d’accorder une attention toute particulière aux opinions exprimées par les jeunes ». Au-delà du jeunisme qui semble contaminer la Commission, c’est bien une démarche de type communautariste que Bruxelles entend mettre en œuvre. Humiliées par le suffrage universel, les institutions communautaires misent désormais sur une autre forme de « participation citoyenne » qui consiste à segmenter le corps politique pour, ensuite, satisfaire, anonymement et discrètement, les intérêts particuliers de chaque groupe. Bien entendu, l’objectif recherché est clair : il s’agit, en procédant de la sorte, de démontrer aux « cibles » que leurs intérêts catégoriels transcendent leur appartenance politique, c’est-à-dire leur enracinement national. Qu’ils soient Français, Allemands ou Danois, les jeunes sont d’abord européens parce que leurs envies, leurs besoins et leur « culture » (très important la « culture » jeune…), sont identiques à Paris, Berlin ou Copenhague. De même un homosexuel, une lesbienne, un transsexuel vivant en Grande-Bretagne, en Espagne ou en Belgique, sont d’abord Européens puisque les discriminations dont ils ou elles sont victimes sont les mêmes à Londres, Madrid ou Bruxelles. Bien entendu, le raisonnement vaut également avec toutes les autres minorités qu’elles soient raciales, religieuses, etc.
    Enfin, dernier point qui mérite d’être relevé : la revendication, par la Commission de son rôle de maître d’œuvre de la propagande européiste. « La Commission collaborera avec les gouvernements nationaux à l’organisation et au financement d’événements de nature à favoriser le débat. Ces opinions devraient couvrir tout le spectre des opinions politiques ». « La Commission, peut-on lire plus loin, s’emploiera à stimuler le débat au niveau européen (…) L’initiative de la Commission vise à faire connaître la valeur ajoutée offerte par l’Union européenne ». Et pour ce faire, Bruxelles envisage, parmi bien d’autres moyens, de solliciter « des personnalités nationales ou locales du monde de la culture, des affaires, des sports ou d’autres domaines intéressants certains public cibles. Ces “ambassadeurs de la bonne volonté européenne” pourraient prendre part, dans chaque État membre, à des manifestations telles que des meetings, des ateliers de travail, etc. ». Rien ne nous sera donc épargné, pas même le débauchage de « leaders d’opinion » chargés de dispenser la bonne parole fédéraliste. On imagine déjà Laurie chantant « l’européiste attitude » dans les collèges de nos banlieues en flammes, et les Village People, enveloppés dans le drapeau bleu étoilé, se déhanchant fébrilement sur les trottoirs du Marais…
    Le Plan D dont on nous parle aujourd’hui, c’est évidemment un Plan D comme démagogie et duperie, un plan qui n’a qu’un seul objet : refermer la parenthèse démocratique ouverte en France le 29 mai. Le Plan D, c’est le cocktail Molotov lancé sur les peuples européens par ces casseurs de la Démocratie que sont les commissaires de Bruxelles. Imperturbable, parfaitement étrangère aux fracas du monde, la construction européenne reprend ainsi son mouvement naturel, celui de la technocratie souveraine et du primat donné à l’effacement du fait national. Comme toujours, toujours à Bruxelles, tout change parce que rien ne change…
     

    Jean-Baptiste Barthélémy


     
    1. Margot Wallstrom, “Redéfinir les termes du débat sur l’Europe”, Le Figaro du 18 octobre 2005.
    2. Communication de la Commission au Conseil, au Parlement européen, au Comité économique et social européen et au Comité des régions, Contribution de la Commission à la période de réflexion et au-delà : Le Plan D comme Démocratie, Dialogue et Débat, COM(2005) 494 final, Bruxelles, le 13 octobre 2005.
    3. Voir nos articles dans les numéros 5 et 6 de cette revue.
     
     

  • N°18 - Entretien avec Lucienne Bui Trong

    Normalienne, puis philosophe avant de passer, à 40 ans, le concours des commissaires de police, elle a créé et dirigé pendant dix ans la section Violences urbaines des Renseignements généraux. Créatrice de la section Violences urbaines des RG, Lucienne Bui Trong, ne donne aucune excuse aux “jeunes” délinquants.
     
    À la suite des événements qui ont enflammé la plupart des banlieues françaises le mois dernier, pensez-vous que la situation des violences urbaines soit plus grave aujourd’hui que celle que vous avez analysée il y a quelques années ? Pensez-vous notamment que l’évolution des business en tout genre ont modifié la donne ?
     
    Les événements de novembre 2005 sont venus confirmer la tendance de fond dégagée par les Renseignements généraux depuis quinze ans : celle d’une aggravation continue du phénomène. Sans changer réellement de nature, la violence au quotidien gagne du terrain, touche des quartiers nouveaux y compris dans les zones de compétence de la Gendarmerie. Ses formes ne changent pas, si ce n’est une aggravation des modes opératoires : groupes plus étoffés en nombre, munitions de plus en plus dangereuses (bouteilles d’acide, boules de pétanque, tirs au fusil de chasse), regroupements plus rapides grâce à l’usage de téléphones portables, accroissement de la mobilité (violences contre les lycéens lors des manifestations), incendies nombreux de voitures lors de la Saint-Sylvestre ou du 14 juillet. Le développement constant du « business » (drogue mais aussi vols divers et recel) a entraîné certaines accalmies de façade, mais a contribué à accélérer le rejet des valeurs du travail et les hostilités aux institutions : la présence d’un business n’est pas une garantie contre l’émeute, les embuscades anti-policières et les discours anti-institutionnels ont surtout lieu dans des quartiers atteints par ces dérives.
    Les émeutes de novembre entrent dans le schéma classique : les incidents de Clichy-sous-Bois suivent le schéma habituel d’escalade à la suite d’événements suscitant une forte émotion et une solidarité de voisinage (accidents mortels dans la centrale EDF, gaz lacrymogènes dans la salle de prières). La contagion qui a suivi n’est pas vraiment nouvelle : on y retrouve l’esprit de territoire (chacun casse chez soi) et l’émulation entre cités (désir de faire parler de soi) excitée par le traitement télévisuel des événements. Son ampleur est cependant exceptionnelle. Je l’explique par les divisions qui ont eu lieu au sein du gouvernement : les discours contradictoires (remise en cause du ministre de l’intérieur par certains de ses collègues) ont nui à l’efficacité de la gestion de la crise, les choses ont traîné, laissant au tam-tam médiatique le temps d’accomplir son œuvre, un mot d’ordre (contre Sarkozy) a animé les bandes de quartier.
    Lorsque le gouvernement s’est enfin décidé à montrer un front uni, les choses sont rentrées dans l’ordre. Mais le mal était fait. Un nouveau pli a été pris.
     
    Le système d’analyse et d’alerte que vous avez mis en place notamment à la Direction Centrale des Renseignements Généraux au début des années 1990 est-il aussi efficace et entendu aujourd’hui ?
     
    Ce système ne m’a jamais déçue : aucune émeute ne nous a jamais pris au dépourvu. Mais nos mises en garde s’appuyaient sur le relevé de petits faits qui, pris isolément, paraissaient mineurs, en sorte que le politique ne s’intéressait vraiment au sujet que lorsque l’émeute était déjà là et que la presse en parlait.
    Mon système n’a réellement fonctionné que jusqu’en 2000. Il a ensuite été mis en extinction. Un nouvel observatoire a dû être créé de nouveau, alimenté à la fois par la gendarmerie et par la police nationale ; il fonctionne depuis le début 2005. C’est grâce à lui qu’on a su que 28 000 voitures avaient brûlé entre le 1er janvier et le 31 octobre 2005. Mais il n’intègre pas ma notion d’échelle d’évaluation et a perdu la caractère de « baromètre » qu’avait le mien.
     
    Pensez-vous que le renseignement opérationnel soit véritablement structuré et efficace au sein de la Police nationale ?
     
    Ce type de renseignement est devenu prioritaire au sein des Renseignements généraux. Il est le lot quotidien de la DST, il est fondamental dans certains types d’enquêtes menées par la Police judiciaire ou par les structures spécialisées de la Sécurité publique telles les Sûretés départementales. Je le pense efficace. Il gagnerait à être renforcé, en cette période de troubles (banlieues, terrorisme). Toutefois, le renseignement n’a jamais bonne presse aux yeux des défenseurs des libertés publiques : le juridisme contemporain s’oppose à la notion de force publique, qu’il cherche à contrôler de plus en plus étroitement, quitte à l’étouffer.
     
    Savez-vous ce que sont devenus aujourd’hui les émeutiers d’il y a une quinzaine d’années ?
     
    Je n’en ai que de vagues idées. Une recherche sur ce thème relèverait d’enquêtes sociologiques.
     
    Quel rôle assignez-vous aux médias dans la propagation de ce phénomène ? Question subsidiaire : comment interprétez-vous que la seule revendication unanime soit le renvoi de Nicolas Sarkozy ?
     
    J’ai dit plus haut que le rôle de la télévision avait été majeur, dans la mesure où ce média essentiel avait propagé avec beaucoup de complaisances les divisions intra-gouvernementales. Les paroles de M. Sarkozy ont été totalement discréditées, alors que le ministre de l’Intérieur était, par définition, celui qui incarne la loi, la norme, la protection des victimes. Dès lors, nul n’a osé condamner les violences, même les plus criminelles et les plus odieuses, qui ont été considérées comme un simple moyen d’expression en valant bien un autre. Les récupérations idéologiques ont ensuite été nombreuses, une fois de plus la répression a été présentée comme superflue voire injuste, nocive et provocatrice, et les policiers se sont retrouvés bien seuls, alors même que leur comportement a été exemplaire pendant ces trois semaines. Il me semble pourtant que, en-dehors du champ médiatico-politique, le peuple « d’en bas » a été profondément choqué et indigné par les exactions criminelles !
     
    Les architectes et les urbanistes sont aussi désignés comme responsable de l’échec de ces quartiers : qu’en pensez-vous ?
     
    L’urbanisme des années 1970 paraît insupportable aujourd’hui, mais c’est un anachronisme de le condamner : il a été utile et fort apprécié en son temps. Des quartiers aujourd’hui difficiles (tel celui du Chêne Pointu de Clichy-sous-Bois, d’où est partie l’émeute) ont été habités à l’époque par les classes moyennes.
    Donc, construisons autrement mais ne nous lançons pas dans des anathèmes stériles contre les urbanistes d’hier ! Ceci dit, la violence urbaine touche aussi des petits quartiers, les phénomènes de bandes sont liés à la conjonction de facteurs à la fois sociaux (exclusion) et psycho-culturels (ressentiment contre la société globale). À Chicago, les quartiers où règne la violence sont souvent des quartiers de centre-ville, composés de petites maisons individuelles, dans lesquelles résidaient autrefois les classes moyennes.
     

    Propos recueillis par Michaël Vidocq et David Foubert
     
     
    + Lucienne Bui-Trong, Violences urbaines. Des vérités qui dérangent, Bayard, 2000 ; Violence : les racines du mal, Éditions du Relié ; La Police dans la société française, PUF, 2003, 15 n.
    Dernier ouvrage paru : Les Racines de la violence. De l'émeute au communautarisme, Éditions Louis Audibert, 2003, 18 n.
    www.demlib.com/sec/edi/viol/def.html <http://www.demlib.com/sec/edi/viol/def.html>