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  • N°19 - Sommaire "Fantasmes du complot"

    medium_couv_19.jpgPolitique
    Libertés pour tous, par Jean-Baptiste Barthélémy
    Pipi citoyen, par Serge Degrim
    Les casseurs de la république, par Jean-Baptiste Barthélémy

    Spiritualité
    Devenir de la religion civile américaine
    Entretien avec Jean-François Colosimo

    Société
    Retour des steppes
    Entretien inédit avec Sylvain Tesson

    Place royale
    Les Français contre l'histoire, par Antoine Clapas

    FANTASMES DU COMPLOT
    L'idée du complot à l'âge démocratique, par Frédéric Rouvillois
    Rhétorique et énergétique du complot, par Antoine Foncin
    L'affaire Cousteau, par Alain Raison
    Méfiez-vous des Grecs, par Arnaud Olivier
    Extrémistes et comploteurs - Entretien avec Christophe Bourseiller
    Le complot et le conspirationnisme en librairie, par E. Equilbecq
    Le complot, nécessité moderne, par Christophe Boutin

    Nos humanités
    Augustin et Pelage, par Jean-Marie Salamito

    BD
    Par Philippe Mesnard & Hector Nissac

    Lectures critiques
    Antoine Clapas, Laurent Dandrieu, Antoine Foncin, 
    David Foubert, Luc de François, Patrick Longuet, E. Marsala, Thomas Mercier,
    Louis Monier, Arnaud Olivier, Luc Tesson, Paul-Victor Victor.

    Pour / contre
    Le conservatisme impossible
    Pour une restauration du politique, par Antoine Clapas
    À la recherche du conservatisme, par Alain Laquièze

    Musique
    Penderecki, par Stéphane Giocanti

     

     

     

  • N°19 - Editorial "Fantasmes du complot"

    Le bruit et la fureur

    Life's but a walking shadow, a poor player
    That struts and frets his hour upon the stage
    And then is heard no more. It is a tale
    Told by an idiot, full of sound and fury,
    Signifying nothing.
    William Shakespeare, The Tragedy of Macbeth
     

    La presse étrangère considère avec ironie et sans compassion notre pauvre pays. Imaginons les fameux Persans de Montesquieu, assistant à un autodafé devant la Sorbonne, croisant des cortèges de centaines de milliers de mineurs ignares et vindicatifs, ou bien des petits barbares recherchant des professions où ils ne travailleraient pas, et découvrant dans les compte rendus que des bandits s'attaquent à ces mêmes manifestants. Étonnés par les valses et les incuries du pouvoir, ils seraient abasourdis par le jeunisme et par l'incroyable démagogie de la gauche à l'occasion de ce tapage, et par la soumission sacrificielle des forces de police. Nos Persans se seraient renseignés sur les agitateurs et auraient noté leurs discours : selon eux, la loi de la rue est supérieure à celle du vote, la France est dans une situation de capitalisme sauvage, d'esclavagisme et de colonialisme déguisés, il faut se révolter contre les patrons, la droite et la démocratie, celle-ci n'étant qu'une apparence.
    medium_cpe-sorbonne.jpgLa gauche, qui a fait de l'antipopulisme son cheval de bataille, s'est montrée ici infiniment plus dangereuse que toute forme de populisme actuel parce qu'elle a sciemment faussé le débat, menti sur ses termes, excité le ressentiment, provoqué la haine, multiplié l'intimidation ; elle a mis en causele droit commun des gens et s'est montrée complice du renouveau révolutionnaire de l'extrême-gauche.
    Un pays ridiculisé, des centaines de millions d'euros dépensés, une économie inquiétée, le sens du travail, du devoir et des responsabilités une fois encore bafoué et conspué (depuis les prétendues élites jusqu'à la "base"), la politique pour l'emploi des jeunes annulée, voilà ce que fut le début de 2006. Le sommet du ridicule est atteint par ces anciens soixante-huitards transférant leur imaginaire imbécile sur leurs enfants, eux-mêmes dociles dès qu'il s'agit de sentiments vagues et faciles qui flattent leur bonne conscience et cultivent leur goût victimaire. Notre démocratie voit exploser sa plèbe et imploser sa "culture". Notre mémoire collective est chargée d'expériences sur la beauté silencieuse de l'unité et les bruits terribles de la division. En dépit de l'atterrement que ces événements inspirent, la France a encore de quoi se battre. C'est en tout cas notre espérance, et notre devoir. Le désagrégement de la société, les relents de guerre civile qui se sentent d'un côté ou d'un autre, sont le résultat logique et inéluctable du manque de France (1), de l'oubli du bien commun (2), d'une négligence fondamentale vis-à-vis du " vivre ensemble " (3) que nous rappellent aujourd'hui Jean-François Colosimo, François Huguenin ou Frédéric Rouvillois. Le message monarchiste prend aujourd'hui une urgence particulière.

     
    Les Épées
     

    1. J-F. Colosimo : " Le manque de France ", Le Figaro
    2. F. Huguenin : Le conservatisme impossible.
    3. F. Rouvillois : "L'identité comme mémoire et comme amitié", 2050, n°1.