À propos de Céline vivant… quant à sa thèse, chapitre 4,
« un pauvre qui pue », selon laquelle dans ses dernières années
à Meudon, Céline, « s’est fabriqué une dégaine de vagabond »
et a « réussi son coup » pour laisser une « image de victime »…
Et ben, Brami ! Qu’est-ce que tu nous fais ? Y te prend quoi ? Monsieur veut intéresser… Trouvaille, le Vieux coquette très, haillons étudiés, écharpe camaïeu, superpositions comme ces dames, Charentaises patinées Benetton… Pas sincère du tout, pas cassé, ni malheureux à en crever, ni brisé délabré… Fringant sous le naufrage… Comédien chaque jour maquillage, quotidien rimmel pour encore chouiner, encore chialer, gémir rompu ersatz…
Là, t’es faible tout faux. Dommage… Le paragraphe de trop… Tu savais pas comment terminer ? T’avais pas la chute ? Tu fouinais un truc presque nouveau ? Pas commode mais comment finir, tomber, mourir ? Tu le dis toi-même, vivant… Pas d’accord du tout, mais alors pas du tout… Palette si multiple, écrasant spectre, cordes si larges… Gommeux ici, années folles, clodo là, pleines glorieuses, dessus toujours… Souffrance itou… Ratatiné vrai, ostéoporose certifiée faculté, mots des parents, foutu d’évidence… Les yeux, ça t’intéresse pas ? T’as quoi dans les tiens ? Que mauvaise foi ? Son regard, tu t’en fous ? Vitreux de poisson passé qu’a fondu sur une glace étal de l’autre siècle… Tu te goures, Brami, et j’ai peur que tu le fasses exprès… Pas compassion pour un rond, t’essayes d’achever le cadavre, coup de pied de l’âne, tu le retournes du bout d’un escarpin dédain, savate à désinfecter… T’aurais dû visionner un peu mieux mon neveu ! Et le résiduel squelette ? Le Toutankhamon de Bezons ? L’évidence, tu t’en fous… Dissection inutile, autopsié plein champ. Les mains, les veines, la peau, faut les ouvrir tes mirettes, tremblant, peureux, foutu… Il allait vider la poubelle. Ça fait plaisir qu’il crève, certes, le crever toujours, jusqu’à plus soif charogne… Pour une fois, c’est pas de sa faute si la balle dans la tête, tout le monde s’est dégonflé !
À son retour de Miami-Faengsel, cocotiers et rumba, tu voulais quoi ? Qu’il se lave les mains ? Se décrotte spécial lecteur sensible ? Les Marie-Chantal points de suspension ? Qu’il change de Kangourou, de Marcel ? De limace ? Pli au futal ? T’as toujours eu une salle de bains, c’est évident… Pas lui. Réfléchis… Choiseul, 1900 et plus… Qu’y se fasse les ongles, se mouche plus à la manche, récupère tout le jaune dans la soie ? Déguisé Gracq petit prof col à l’anglaise ? Cocteau cintré Académie, l’épée où je pense ? Résultat des courses, tu le frappes à terre, un dernier pour la route, tu cagues sur une glaire, un fantôme d’handicapé, tu insultes la misère parce que tu penses qu’il l’a pas volé… Tu l’écrases comme un mégot dans la merde molle… C’est ton choix.
Très emmerdant les mecs nettement plus forts quand ils ont pas le même maillot. On peut rien. J’ai connu ça au foot. On les voit passer à cent à l’heure balle aux pieds, on appelle sa mère… Tu sais que ce type mourira jamais ! Inutile de trépigner, ni toi, ni tous les autres pires, s’agiter, foules naines, petits poings qui tapent le granit, gaffe ça fait mal, autant que la meulière, revoilà Meudon, le béton armé de son œil, sa main, ses couilles et son cœur, surtout son cœur… Le miel de son sourire sur le puits sans fond de la saloperie qu’il dessine crayon total… Assis, debout, couché, propre, sale, récuré ou craspec, barboteuse, slip, smoking ou knickers-bokers, chapeau pointu ou turlututu, cageot à la main, badine, il est là définitif. Chacun de cracher si ça lui chante, postillons sur le diamant de sa rétine, crachotis…
Donc, pas d’accord, pas d’accord du tout… Peu chaut, on s’en fout tellement, Lui et moi. Chacun son beurre, ou sa margarine.
À son retour de Miami-Faengsel, cocotiers et rumba, tu voulais quoi ? Qu’il se lave les mains ? Se décrotte spécial lecteur sensible ? Les Marie-Chantal points de suspension ? Qu’il change de Kangourou, de Marcel ? De limace ? Pli au futal ? T’as toujours eu une salle de bains, c’est évident… Pas lui. Réfléchis… Choiseul, 1900 et plus… Qu’y se fasse les ongles, se mouche plus à la manche, récupère tout le jaune dans la soie ? Déguisé Gracq petit prof col à l’anglaise ? Cocteau cintré Académie, l’épée où je pense ? Résultat des courses, tu le frappes à terre, un dernier pour la route, tu cagues sur une glaire, un fantôme d’handicapé, tu insultes la misère parce que tu penses qu’il l’a pas volé… Tu l’écrases comme un mégot dans la merde molle… C’est ton choix.
Très emmerdant les mecs nettement plus forts quand ils ont pas le même maillot. On peut rien. J’ai connu ça au foot. On les voit passer à cent à l’heure balle aux pieds, on appelle sa mère… Tu sais que ce type mourira jamais ! Inutile de trépigner, ni toi, ni tous les autres pires, s’agiter, foules naines, petits poings qui tapent le granit, gaffe ça fait mal, autant que la meulière, revoilà Meudon, le béton armé de son œil, sa main, ses couilles et son cœur, surtout son cœur… Le miel de son sourire sur le puits sans fond de la saloperie qu’il dessine crayon total… Assis, debout, couché, propre, sale, récuré ou craspec, barboteuse, slip, smoking ou knickers-bokers, chapeau pointu ou turlututu, cageot à la main, badine, il est là définitif. Chacun de cracher si ça lui chante, postillons sur le diamant de sa rétine, crachotis…
Donc, pas d’accord, pas d’accord du tout… Peu chaut, on s’en fout tellement, Lui et moi. Chacun son beurre, ou sa margarine.
Salutations,
Bernard Gasco
Bernard Gasco
Commentaires
Bernard Gasco, que j'ai rencontré deux fois, m'avait envoyé le texte qu'il donne ici, je pensais qu'il s'agissait d'une correspondance privée à laquelle, tant l'accusation et le propos étaient outrés sans intérêt, je n'ai pas jugé bon de répondre en son temps.
Mais voilà que nous en sommes aux lettres ouvertes sur le Net (quel terrible prurit que celui de la publication, n'importe où, n'importe comment, pourvu que l'on soit imprimé). Bigre! que d'honneur, une lettre ouverte, à moi!
Bernard Gasco, à l'évidence, se prend, quand il écrit, pour Céline, c'est son droit, d'autres se prennent bien pour Napoléon. Son texte ressemble donc (d'assez loin) à du Céline, ça a (vaguement) le goût du Céline, mais, hélas, ce n'est pas du Céline, au mieux, un très médiocre pastiche de la fameuse petite musique, ici, plutôt de l'hélicon, je veux dire lourd, souligné, didactique, le contraire de Céline, malgré l'apparence, les trois petits points et les exclamations.
En revanche, cela permet à Bernard Gasco de faire croire qu'il incarne Céline et que son propos est juste et vrai, puisque, n'est-ce pas? Bardamu parle par sa bouche.
Que me reproche donc Céline-Gasco?
J'aurais fait le pas de trop, en osant dire que Céline à Meudon était un formidable comédien, mettant en scène sa souffrance. Contrairement à ce que croit Bernard Gasco, qui aime les choses simples, il n'y a pas d'antinomie entre jouer la comédie et souffrir. J'irai plus loin, c'est parce qu'il souffrait de ne plus être reconnu, de se voir vouer à l'oubli, de devoir de l'argent à Gallimard après l'échec des deux Féerie, que Céline invente son personnage. J'ajoute que le propre de l'artiste d'exception est de ne pas être réductible à une posture. Céline est un monde extraordinairement divers.
Bernard Gasco voudrait encore faire croire, que, vilain et méchant, "j'écrase Céline comme un mégot". Faut-il qu'il tienne Céline en petite estime pour penser qu'on peut l'écraser de la sorte? Céline est un géant, Gasco et moi des nains, dont, quoi que nous fassions, il n'a rien à craindre,, et nous sommes d'accord: "il est là définitif".
Enfin, sans vouloir me vanter comme disait Alexandre Vialatte, on pourrait comparer ce que je fais pour que Céline soit lu et admiré (curieuse attitude pour un jaloux envieux) et ce qu'a fait Gasco.
Emile BRAMI
Merci MONSIEUR BRAMI pour cette réponse faite à B.Gasco.
CELINE est un homme si difficile à défendre ... seuls , les lecteurs qui si j'ose dire "ont tenté le voyage" avec cet homme , savent combien vous comptez parmi ceux ( et ils sont bien peu ) qui font de CELINE un CELINE toujours vivant ...