Grâce à la mise en place rapide d’une nouvelle équipe rédactionnelle, L’Action Française 2000 sort des marais. Pari difficile au demeurant mais tenu avec les deux derniers numéros, qui ont permit de découvrir une demi-nouvelle formule dont on attend avec grande impatience tous les développements.
Désormais la vieille maison étale un potentiel riche, regroupant les brebis dispersées de ces 20 dernières années - François Roberday (le retour du fils prodigue), JCB, Hector Nissac (connu de nos lecteurs), Arnaud Naudin - et s’adjoignant quelques nouvelles signatures ambitieuses (Marsay notamment qui relance le billet “La Politique” autrefois tenu par Boutang à la suite de Maurras…) et bien d’autres encore.
Un rubricage bien repensé pour une formule plus offensive qui assume largement l’histoire du journal (rubriques “La nation française”, “Aspects de la France”, “La Politique”) et annonce bien les ambitions et l’ancrage de la nouvelle équipe.
Pari audacieux que de reprendre ce titre mais qui, dans le paysage si pauvre de la presse de droite en France, peut rapidement tirer son épingle du jeu, pourvu qu’il soit soutenu. Alors, descendez de suite chez votre kiosquier : www.trouverlapresse.com
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Critique - Sang neuf
DF -
Critique - Hitchcock en guerre
A la fin du mois de mars 1939, Alfred Hitchcock et sa famille s'installèrent à Los Angeles. Cinéaste reconnu depuis Les trente-neufs marches et Jeune et innocent, il pourra disposer des largesses financières de l'industrie hollywoodienne. En marge des films commandés par Selznick, son sentiment patriotique le conduit en 1940 à réaliser Correspondant 17. Ce vigoureux plaidoyer pour l'entrée en guerre des États-Unis s'accompagne en 1942 de Cinquième colonne. Reprenant le thème de l'innocent accusé à tort, Hitchcock tourne ici une course-poursuite à travers le territoire américain afin de contrer une organisation pro-nazie.
La réalisation de trois films de propagande lui est également confiée. Aventure malgache et Bon voyage restent deux courts-métrages de bien médiocre qualité. Sorti également en 1944, Lifeboat est, au contraire, un chef d'oeuvre méconnu. Ce film a pour cadre un canot de sauvetage après le torpillage d'un navire par un sous-marin allemand. Huis-clos entre neuf personnages très différents, le scénario est inspiré par John Steinbeck. Ce dernier n'a pas attendu la parution des Bienveillantes pour dépeindre un nazi érudit et déterminé. La tension psychologique du film tiendra dans l'opposition entre l'Allemand, qui prend le contrôle du bateau, et ses compagnons d'infortune. Le mauvais accueil de la critique, toujours prompte à suspecter une oeuvre ambiguë, explique certainement l'oubli dans lequel est tombé Lifeboat.
Pierre AncladesLifeboat, coffret de deux DVD ( film, entretien avec Hitchcock et « making-of » ) aux éditions Fox Pathé Europa, 26 euros.