Par Antoine Clapas
La réponse semble évidente. Pourtant, l’histoire montre que l’intervention de l’État peut être catastrophique. Encore faudrait-il examiner les principes qui régissent cet État : la politique de la langue révèle toute la politique.
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N°15 - L’état doit-il sauver la langue ?
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N°15 - Dossier : Politique de la langue
La langue, l'être même d'une nation, dit-on, appartient d'abord à la nation. À l'orée du XXIe siècle, il semble que l'État ait un rôle à jouer pour défendre le français, que menacent certains aspects de la mondialisation, mais aussi les déséquilibres géopolitiques et économiques. Cette mission ne va pas de soi. D'un côté, on constate que la politique de la langue ne s'est véritablement mise en place que sous la Révolution, et qu'elle a joué un rôle destructeur.
Les totalitarismes se sont dangereusement emparés du pouvoir de dire. À l'autre bout, des révolutionnaires dandys ont inversé le procès dans les années 1970, en proclamant que la langue était en elle-même fasciste. Les Épées ont donc voulu répondre à deux questions : comment résoudre ces contradictions ? Et de quelle manière, à la lumière du passé, peut-on envisager des solutions équilibrées pour l'avenir ?