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N°16 - Editorial "Bye bye Bruxelles"

Victoire. Châtiment. Vide.
La victoire du Non est un vrai traumatisme pour les institutions européennes. Leur désolation quasi-biblique encouragerait à dire : « ils ont été châtiés ceux qui n’avaient pas mis leur confiance dans le peuple mais se reposaient sur l’iniquité, la force et l’argent (quatre cent millions d’euros de propagande gouvernementale…). Gémissant contre le sort qui les accable, impénitents, ils ne veulent pas entendre la voix qui a parlé ni comprendre le message qui leur a medium_ref_non.jpgété adressé ». Le vide s’est ouvert sous leurs pieds : ils se comportent comme le coyote du dessin animé, continuant dans le vide, animés par leur seule logique : « une seule chose est sûre, on ne les consultera plus d’ici longtemps ! »
Politique. Économie. Fruits.
Il ne suffit pas qu’une majorité se dégage pour qu’elle ait une signification sûre, mais le Non dessine en creux les contours d’un possible sens politique. Plus nébuleux encore que le camp du Oui, celui du Non a entremêlé quantité d’inquiétudes, de reproches et de raisons. Ce qui a été pressenti, au-delà des catégories politiques, c’est une dépossession sociale, politique ou nationale, celle que nous n’avons pas cessé de dénoncer depuis 1991. Le Non ne reflète sans doute que très partiellement la réamorce d’un vouloir national. Du moins témoigne-t-il diversement d’un esprit public, d’un attachement au rôle de l’État, d’une méfiance envers la barbarie qu’abrite l’économie moderne. Au vrai, c’est peut-être moins l’économie moderne qui est à dénoncer que l’ordre politique contemporain, réellement barbare puisque tout entier tourné, au niveau mondial, au service du plus fort, l’économie libérale sans frein ayant été le moyen d’asservissement. Fructueux terrain d’études pour Les Epées.
Alternative. Extérieur. Direction.
Les politiques ont joué l’Europe soit parce qu’ils ne croient pas à la France, soit parce qu’ils désespèrent des Français, incapables d’accepter de nécessaires réformes ; les Français ne veulent plus de l’Europe soit parce qu’elle ne leur a pas apporté ce qu’ils souhaitent, soit parce qu’ils désespèrent des politiques, incapables de faire passer les nécessaires réformes. On voit par là que le Non n’a pas résolu toutes les difficultés. Et que les mots “politique extérieure” sont en train de prendre un sens nouveau, propre à notre siècle.
Il ne suffit donc pas de rejeter une conception erronée de l’Union européenne. Il faut encore avoir la volonté de reconstruire la France à partir d’elle-même, et lui redonner une direction politique véritable, sous peine de s’écrouler dans l’amorphisme qui la mine.

 

Les Épées

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