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les épées - Page 73

  • N°18 - Entretien avec Lucienne Bui Trong

    Normalienne, puis philosophe avant de passer, à 40 ans, le concours des commissaires de police, elle a créé et dirigé pendant dix ans la section Violences urbaines des Renseignements généraux. Créatrice de la section Violences urbaines des RG, Lucienne Bui Trong, ne donne aucune excuse aux “jeunes” délinquants.
     
    À la suite des événements qui ont enflammé la plupart des banlieues françaises le mois dernier, pensez-vous que la situation des violences urbaines soit plus grave aujourd’hui que celle que vous avez analysée il y a quelques années ? Pensez-vous notamment que l’évolution des business en tout genre ont modifié la donne ?
     
    Les événements de novembre 2005 sont venus confirmer la tendance de fond dégagée par les Renseignements généraux depuis quinze ans : celle d’une aggravation continue du phénomène. Sans changer réellement de nature, la violence au quotidien gagne du terrain, touche des quartiers nouveaux y compris dans les zones de compétence de la Gendarmerie. Ses formes ne changent pas, si ce n’est une aggravation des modes opératoires : groupes plus étoffés en nombre, munitions de plus en plus dangereuses (bouteilles d’acide, boules de pétanque, tirs au fusil de chasse), regroupements plus rapides grâce à l’usage de téléphones portables, accroissement de la mobilité (violences contre les lycéens lors des manifestations), incendies nombreux de voitures lors de la Saint-Sylvestre ou du 14 juillet. Le développement constant du « business » (drogue mais aussi vols divers et recel) a entraîné certaines accalmies de façade, mais a contribué à accélérer le rejet des valeurs du travail et les hostilités aux institutions : la présence d’un business n’est pas une garantie contre l’émeute, les embuscades anti-policières et les discours anti-institutionnels ont surtout lieu dans des quartiers atteints par ces dérives.
    Les émeutes de novembre entrent dans le schéma classique : les incidents de Clichy-sous-Bois suivent le schéma habituel d’escalade à la suite d’événements suscitant une forte émotion et une solidarité de voisinage (accidents mortels dans la centrale EDF, gaz lacrymogènes dans la salle de prières). La contagion qui a suivi n’est pas vraiment nouvelle : on y retrouve l’esprit de territoire (chacun casse chez soi) et l’émulation entre cités (désir de faire parler de soi) excitée par le traitement télévisuel des événements. Son ampleur est cependant exceptionnelle. Je l’explique par les divisions qui ont eu lieu au sein du gouvernement : les discours contradictoires (remise en cause du ministre de l’intérieur par certains de ses collègues) ont nui à l’efficacité de la gestion de la crise, les choses ont traîné, laissant au tam-tam médiatique le temps d’accomplir son œuvre, un mot d’ordre (contre Sarkozy) a animé les bandes de quartier.
    Lorsque le gouvernement s’est enfin décidé à montrer un front uni, les choses sont rentrées dans l’ordre. Mais le mal était fait. Un nouveau pli a été pris.
     
    Le système d’analyse et d’alerte que vous avez mis en place notamment à la Direction Centrale des Renseignements Généraux au début des années 1990 est-il aussi efficace et entendu aujourd’hui ?
     
    Ce système ne m’a jamais déçue : aucune émeute ne nous a jamais pris au dépourvu. Mais nos mises en garde s’appuyaient sur le relevé de petits faits qui, pris isolément, paraissaient mineurs, en sorte que le politique ne s’intéressait vraiment au sujet que lorsque l’émeute était déjà là et que la presse en parlait.
    Mon système n’a réellement fonctionné que jusqu’en 2000. Il a ensuite été mis en extinction. Un nouvel observatoire a dû être créé de nouveau, alimenté à la fois par la gendarmerie et par la police nationale ; il fonctionne depuis le début 2005. C’est grâce à lui qu’on a su que 28 000 voitures avaient brûlé entre le 1er janvier et le 31 octobre 2005. Mais il n’intègre pas ma notion d’échelle d’évaluation et a perdu la caractère de « baromètre » qu’avait le mien.
     
    Pensez-vous que le renseignement opérationnel soit véritablement structuré et efficace au sein de la Police nationale ?
     
    Ce type de renseignement est devenu prioritaire au sein des Renseignements généraux. Il est le lot quotidien de la DST, il est fondamental dans certains types d’enquêtes menées par la Police judiciaire ou par les structures spécialisées de la Sécurité publique telles les Sûretés départementales. Je le pense efficace. Il gagnerait à être renforcé, en cette période de troubles (banlieues, terrorisme). Toutefois, le renseignement n’a jamais bonne presse aux yeux des défenseurs des libertés publiques : le juridisme contemporain s’oppose à la notion de force publique, qu’il cherche à contrôler de plus en plus étroitement, quitte à l’étouffer.
     
    Savez-vous ce que sont devenus aujourd’hui les émeutiers d’il y a une quinzaine d’années ?
     
    Je n’en ai que de vagues idées. Une recherche sur ce thème relèverait d’enquêtes sociologiques.
     
    Quel rôle assignez-vous aux médias dans la propagation de ce phénomène ? Question subsidiaire : comment interprétez-vous que la seule revendication unanime soit le renvoi de Nicolas Sarkozy ?
     
    J’ai dit plus haut que le rôle de la télévision avait été majeur, dans la mesure où ce média essentiel avait propagé avec beaucoup de complaisances les divisions intra-gouvernementales. Les paroles de M. Sarkozy ont été totalement discréditées, alors que le ministre de l’Intérieur était, par définition, celui qui incarne la loi, la norme, la protection des victimes. Dès lors, nul n’a osé condamner les violences, même les plus criminelles et les plus odieuses, qui ont été considérées comme un simple moyen d’expression en valant bien un autre. Les récupérations idéologiques ont ensuite été nombreuses, une fois de plus la répression a été présentée comme superflue voire injuste, nocive et provocatrice, et les policiers se sont retrouvés bien seuls, alors même que leur comportement a été exemplaire pendant ces trois semaines. Il me semble pourtant que, en-dehors du champ médiatico-politique, le peuple « d’en bas » a été profondément choqué et indigné par les exactions criminelles !
     
    Les architectes et les urbanistes sont aussi désignés comme responsable de l’échec de ces quartiers : qu’en pensez-vous ?
     
    L’urbanisme des années 1970 paraît insupportable aujourd’hui, mais c’est un anachronisme de le condamner : il a été utile et fort apprécié en son temps. Des quartiers aujourd’hui difficiles (tel celui du Chêne Pointu de Clichy-sous-Bois, d’où est partie l’émeute) ont été habités à l’époque par les classes moyennes.
    Donc, construisons autrement mais ne nous lançons pas dans des anathèmes stériles contre les urbanistes d’hier ! Ceci dit, la violence urbaine touche aussi des petits quartiers, les phénomènes de bandes sont liés à la conjonction de facteurs à la fois sociaux (exclusion) et psycho-culturels (ressentiment contre la société globale). À Chicago, les quartiers où règne la violence sont souvent des quartiers de centre-ville, composés de petites maisons individuelles, dans lesquelles résidaient autrefois les classes moyennes.
     

    Propos recueillis par Michaël Vidocq et David Foubert
     
     
    + Lucienne Bui-Trong, Violences urbaines. Des vérités qui dérangent, Bayard, 2000 ; Violence : les racines du mal, Éditions du Relié ; La Police dans la société française, PUF, 2003, 15 n.
    Dernier ouvrage paru : Les Racines de la violence. De l'émeute au communautarisme, Éditions Louis Audibert, 2003, 18 n.
    www.demlib.com/sec/edi/viol/def.html <http://www.demlib.com/sec/edi/viol/def.html>
     

  • N°18 - Eloge de la frontière

    Par Paul-Marie Couteaux

    Les points cardinaux de toute politique se sont tant envolés depuis trente ans que l’on finit par ne même plus repérer les incroyables contradictions de cette soupe idéologique aujourd’hui dominante que l’on ose encore nommer “libéralisme”. De ces points cardinaux, l’un semble aujourd’hui pulvérisé, celui pourtant décisif de frontière. En aura-t-on soupé de la disparition des frontières et des litanies transfrontiéristes, de ce “sans frontiérisme” avec lequel des “Voyages sans frontières” à “l’Europe sans frontières”, toute une génération s’est gargarisée sans comprendre qu’elle plongeait ainsi à pieds joints dans un mondialisme où les marchands de tout poil ne l’attendaient que trop. Et voilà que, dans le même temps, la frontière que l’on croyait disparue resurgit sous maints visages, que l’on en vient à parler de “frontière” entre les départements, entre les régions et l’on entendit même ces derniers jours, lors des émeutes banlieusardes, parler de “frontières” des quartiers.
    Se peut-il voir clair dans ces approximations obscures, pouvons-nous encore sauver cette notion qui, à bien y regarder, est consubstantielle à la politique - et dont pour mieux dire la disparition signerait la fin même de toute politique ?
    Pour mériter le nom de frontière il faut qu’avec le temps une ligne soit tracée de façon suffisamment durable pour être reconnue par les contemporains comme un repère qui les dépasse, un héritage qui les oblige. Insistons sur cette notion de durée sans laquelle le monde n’est qu’un permanent glissement des choses, des êtres et des appartenances les unes sur les autres menant tout droit à ce nomadisme dont certains penseurs à trois sous ont voulu faire, voici quelques années, la formule magique du xxie siècle - ce dont, avouons-le, les actuels prodromes ne sont guère aguichants… Tout groupe humain ne naît groupe que s’il ne se connaît un “intérieur” et un “extérieur”, faute de quoi il n’est plus qu’une collection vague et fluctuante d’individus, privés de signes de reconnaissance, de ce que l’on appelle d’un mot un peu vague l’“identité”. On connaît les très belles phrases par lesquelles Fernand Braudel ouvre le premier tome de son magistral ouvrage L’identité de la France - Espace et histoire : « Qu’entendre par identité de la France, sinon une sorte de superlatif, sinon une problématique centrale, sinon une prise en main de la France par elle-même, sinon le résultat vivant de ce que l’interminable passé a déposé patiemment par couches successives, comme le dépôt imperceptible de sédiments marins a créé, à force de durée, les puissantes assises de la croûte terrestre ? (…) Une nation ne peut être qu’au prix de se chercher elle-même sans fin, de se transformer dans le sens de son évolution logique, de s’opposer à autrui sans défaillance, de s’identifier au meilleur, à l’essentiel de soi, conséquemment de se reconnaître au vu d’images de marque, de mots de passe connus des initiés (que ceux-ci soient une élite ou la masse entière du pays, ce qui n’est pas toujours le cas). Se reconnaître à mille tests, croyances, discours, alibis, obscures confluences, idéologies, mythes, fantasmes… ».
    Nous approchons ici de l’essentialisme platonicien ; mais pas seulement. Dans son fameux ouvrage La dynamique des groupes, le philosophe Didier Anzieu écrit que tout ensemble humain a besoin « d’une enveloppe qui le contienne, le protège, et permette les échanges avec l’extérieur, autrement dit un moi-peau ». Une frontière remplit ainsi au moins deux fonctions essentielles à toute civilisation - si toutefois on veut d’une civilisation : d’abord elle transforme une existence contingente en une appartenance, un « souci de soi » comme dit Braudel, elle fait que « les choses sont ce qu’elles sont », les fixant dans la durée, seule façon de constituer une fixité et peut-être une essence, c’est-à-dire de restituer de l’être à ce qui ne fait que passer - et l’on ne voit pas de sens possible, c’est-à-dire d’appartenance forte, sans une essence. Ensuite, une frontière, instance de clôture qui constitue le groupe, se fait aussi lieu d’ouverture, permettant à l’instance ainsi constituée d’échanger avec l’extérieur : la limite d’un peuple ne le limite pas, elle l’ouvre aux autres tout autant qu’elle lui permet de se constituer lui-même. Seule la frontière crée les conditions de tout échange, non seulement parce que l’autre s’y donne, et le fait d’autant mieux qu’il ne peut s’imposer ni l’autre s’imposer à lui, mais aussi parce que soi-même s’y forme et s’y offre aux autres, selon la si belle et inactuelle formule de Claudel : « Ce que chacun peut offrir de meilleur au monde, c’est soi-même ».

    « Rien plus oultre »

    Toute frontière est garante d’une civilisation en ce qu’elle lui donne à la fois une permanence et peut-être un mystère, une protection et peut-être une défense, une cohérence propre et peut-être une essence. C’est à l’endroit même où se constitue la connaissance de soi que l’autre est possible, même désirable. Une illustration parfaite de cette dialectique fut donnée un beau jour de l’an 842 à Strasbourg, lorsque les deux petits-fils puînés de Charlemagne, Louis le Germanique et Charles le Chauve, se rencontrent sur la frontière du Rhin (car c’était déjà bel et bien une frontière, déjà, depuis Clovis, et sa victoire de Tolbiac sur les Alamans) pour se jurer assistance mutuelle contre les revendications de leur aîné Lothaire - Lothaire, l’homme sans frontières qui entendait recréer à son profit l’Empire carolingien. Or à Strasbourg, chacun des deux frères puînés s’exprime dans la langue de l’autre. Ces textes, qui, fait infiniment émouvant, seront les premiers connus en ce qui est encore à peine la langue française sous le nom de “Serment de Strasbourg” sont emblématiques de la dialectique essence/reconnaissance de l’autre : ce jour-là, chacun des deux frères à la fois reconnaît l’autre en ce qu’il est différent de lui et simultanément le reconnaît comme un allié. C’est là peut-être la pure formule de l’alliance et sans doute la clef de toute Europe, de toute Europe des nations. Dans son merveilleux livre Essai sur le colinguisme européen, Renée Balibar a montré les implications politiques de la rencontre de Strasbourg : c’est, en 842, dans cette altérité mutuellement reconnue que s’instituèrent les deux nations, la future Allemagne à l’est, la future France à l’ouest et s’il faut trouver une illustration de la logique politique particulière qu’est la nation, fort moderne par rapport aux traditionnels Empires, c’est bien à Strasbourg qu’il faut se reporter - Strasbourg prolongeant Tolbiac où Clovis avait mis fin une fois pour toutes aux invasions germaniques, fixant là une frontière qui cahin-caha a traversé les siècles. Et l’on ne peut manquer de faire observer que Clovis est bien en cela l’héritier de ces Francs de « Gaule-Belgique » dont parlait César qui, à l’exact inverse des autres tribus germaniques, a très tôt accepté de jouer pour Rome le jeu de gardes-frontières, défenseurs du limes septentrional, sur cette ligne qui grosso modo va de Calais jusqu’au Rhin aux alentours de Cologne, en passant par Bruxelles...
    Ce n’est point par hasard que nous “remontons” ainsi aux premiers âges, du moins aux premiers âges repérables de la nation, aux Mérovingiens, aux Carolingiens et finalement à cette politique du “pré carré” qui fut toujours celle de leurs successeurs capétiens : car l’on peut au fil des âges, des dynasties et des Républiques (faisons abstraction de l’erreur que fut l’Empire de Napoleone Buonaparte) repérer une très remarquable constance dans les frontières françaises dessinées par cet hexagone que forme au nord le limes franc, à l’est le Rhin, puis les chaînes du Jura et des Alpes, au sud la Méditerranée et les Pyrénées, à l’ouest les côtes d’Atlantique et de Manche. Cette fixité est remarquable (au point que, à sa mort en 1478, Louis XI laissait des frontières qui, à peu de chose près, sont celles de la France d’aujourd’hui). Preuve a contrario, le magnifique réflexe qu’eut Louis IX quand il refusa une terre d’oultre-Rhin que lui donnait l’Empereur d’Allemagne pour le remercier d’un arbitrage rendu en sa faveur contre le Pape. Ces terres n’étaient point françaises, opina sagement Saint Louis en refusant l’offre. Et l’on vit de même Louis XIV abandonner Casals et Pignerol, terres qui n’étaient point françaises. On vit aussi de Gaulle, dernier Capétien, au nom de cette même logique que bien des prétendus Capétiens ne comprirent pas, “abandonner” l’Algérie… C’est là une politique toute française, une politique nationale du nec plus ultra, “rien plus oultre” qui s’opposera notamment à la devise de Charles Quint, celle de tous les Empires : « Plus Oultre ». La frontière est sans doute la pierre angulaire de la pensée nationale.

    Ontologie des limites

    Il est à peine besoin de dire les développements qu’il se pourrait tirer de ces prémices : si ce qui passe aujourd’hui pour l’Europe ne trouve aucune fixité, par là aucun contenu tant soit peu susceptible d’emporter l’adhésion, si elle ne trouve aucune identité ni personnalité politique tant soit peu repérable, n’est-ce pas justement que ses promoteurs, incapables de penser la frontière et qui sont même des adversaires de toute frontière, n’ont jamais pu lui donner de limites précises. La faillite du projet dit “européen” est bien inscrite dans ce transfrontiérisme qui, d’élargissement en élargissement, l’emporte et l’embourbe jusqu’en Turquie et bientôt le Caucase - la Georgie en attendant l’Azerbadjian étant déjà membre du Conseil de l’Europe… De même, de nombreux développements seraient à faire sur les fausses frontières que l’on tente de recréer dans le cadre flageolant de “l’Europe des Régions”. Régions, provinces ? Ces lignes sont écrites à Mirebeau, aujourd’hui Mirebeau-en-Poitou qui pendant plusieurs siècles ne fut guère une cité poitevine mais angevine, placée sous la suzeraineté du Duc d’Anjou. Non loin d’ici la Vendée fut longtemps dénommée “Bas-Poitou” alors qu’elle se trouve aujourd’hui incorporée à la vague, très vague, région des Pays-de-Loire. De même habitai-je auparavant dans la non moins vague région “Centre”, région juxtaposant maladroitement des bouts de provinces, provinces dont les frontières étaient elles-mêmes fort approximatives puisque la demeure que j’ai possédée dans le village de Jouet-sur-l’Aubois, aujourd’hui réputé être dans le Berry, fut pendant des siècles placé sous la suzeraineté du Duc de Nevers et qu’il se trouva dans l’intervalle sous celle du Comté de Sancoins dans le Bourbonnais. En France il n’y a pas de frontières, il n’y a que des confins. Parce qu’elles n’ont nulle fixité, il n’y a pas plus de frontières intérieures à la France qu’il y a de frontières extérieures à l’Europe.
    Sont-elles naturelles, sont-elles culturelles ? Vieille mais fausse question, tant il est vrai que ces catégories ne s’opposent pas autant qu’elles s’allient, que nos frontières sont et naturelles et culturelles, comme on pourrait le dire, justement, du “jardin à la française”. Inscrites dans notre long travail d’archéologie de la France (recherche de ses fondements), elles apparaissent, à cette confluence de la Nature et de la volonté des hommes, pour intégralement politiques “françaises”, ainsi dans le plein sens du terme… Ainsi n’y a-t-il de frontières, donc de limites, donc de sagesse, qu’aux nations, conditions de tout ordre du monde, cet ordre infiniment perdu, parce qu’il a oublié le sens des limites et qu’il a nié ce qui les fait telles et ce qui, ce faisant, nous fait tels que nous sommes, le Temps.
     
     
    Paul-Marie Couteaux