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les épées - Page 115

  • N°9 - Sommaire "Humour et politique"

    medium_couv9-pench.gifActualité
    Europe : vers une constitution... par Jean-Baptiste Barthélémy
    Les Américains et les Européens par Alain Lacquièze

    Spiritualités
    Le Mexique : le sourire de la foi par Marie Lytrègues et Benoît Carey

    Sociétés
    Humour et politique

    Hommage à Jean Yanne (en couverture)
    Entretien avec Pierre-André Boutang
    Jalons ou l’improbable épiphanie du rire : Entretien avec Basile de Koch

    DOSSIER : La République des illusions
    Une querelle de maux par Antoine Clapas
    Les dessous de Marianne : Entretien avec Xavier Martin
    La tradition républicaine par E. Marsala
    L’impasse institutionnelle par Alain Raison

    Nos humanités
    Cicéron et la rhétorique par Jean-Marc Varaut, de l’Institut

    Cinéma
    Dufilho : le moine comédien par Laurent Dandrieu

    BD
    Pixels, plumes et planches par Philippe Mesnard

    Notes de lecture
    Par Jérome Besnard, Gilles Chabrier, Christophe Boutin, Pierre Carvin, Antoine Clapas, Antoine Foncin, Jean-Louis Harouel, Jules Hyppolite, Norbert Kanchelkis, Sébastien de Kerrero, E. Marsala, Alain Lanavère, Sébastien Lapaque, Gérard Leclerc, Jean-François Mattéi, Philippe Mesnard, abbé Guillaume de Tanoüarn.
    Réponse à la nouvelle droite
    Entretien avec Pol Vandromme

    L’humeur de E. Marsala
    Voyage en Thanatopie (huitième partie)

     

  • N°9 - Dossier : la République des illusions

    Les délices et les poisons

    On a longtemps mis en avant les vertus républicaines, et cette focalisation rhétorique contribue encore à nous distraire d’un examen attentif. Par exemple, l’équivalence entre la bonté et la citoyenneté pose problème. D’où vient par exemple, qu’un citoyen né il y a dix-huit ans ait à se sentir républicain plutôt qu’autre chose ? La démocratie libérale constituerait-elle donc la fin de l’histoire républicaine, après en avoir été les garde-fou ? Ensuite, en est-il tout à fait sérieux d’affirmer que la monarchie française n’ait en rien formé une espèce de la “république” ?

    Le vieux régime encore inscrit au fronton de nos mairies n’est pas en crise du seul fait de la critique libérale : elle a contre elle certaines évolutions de la société et l’intégration communautaire. Face à ce démantèlement, d’aucuns réclament le grand retour de la République une et indivisible. Malheureusement, le maintien aussi bien que l’éclatement de ce régime témoignent des mêmes ambiguïtés vis-à-vis de la société française et du politique. À l’orée du XXIe siècle, il faudrait enfin se demander comment la France pourrait dépasser et modifier la forme de sa république pour s’assurer un destin.

    Derrière une façade démocratique, ce régime s’est enveloppé grâce à des oligarchies, souvent concurrentes, mais d’autant moins capables de servir le bien public qu’elles n’avaient pour régulateurs et fins que l’argent et la puissance. La démocratie républicaine, en se fondant sur l’absence de toute extériorité à soi-même (c’est la théorie de la souveraineté du peuple), a rendu tout arbitrage impossible ; elle a atteint la justice à sa tête. Un second fait, inadmissible aux yeux de beaucoup, doit également inciter à la prudence à propos d’un régime qui commença en France sous des flots de sang : les systèmes totalitaires se sont tous plus ou moins dits républicains, et ils se sont souvent réclamés de la démocratie. Cela ne signifie évidemment pas que les Républiques modernes soient totalitaires dans les mêmes conditions que ces régimes*, mais on ne saurait trop s’intéresser aux sources de ces inquiétantes rivières.

    * C’est là une facilité à laquelle échappe par exemple La République xénophobe de Pierre-Jean Deschodt et François Huguenin (Lattès 2001), tout en mettant en évidence les arrêtes de l’anthropologie républicaine sur une question controversée.