L’éducation des citoyens ne fait pas recette : les politologues et les pères La Morale de Sciences Po déplorent l'abstention, l’incivilité, l’individualisme ; ils gémissent plus encore face à la Show-Démocratie, où le politique devient laid, imbécile et vulgaire. Sans doute oublient-ils que l’éducation, pour être aimable et utile, doit souligner le relief et les couleurs de la Cité, pour que celle-ci lui donne les caractères de sa propre réalité, et lui insuffle le goût de la civilisation et le sens du bien commun. « Liberté de qui ? » interrogeait Maurras ; cela veut dire aussi : « éducation de qui ? ». Jadis on préparait une personne à régner ; aujourd'hui, on déclare souveraines des quantités anonymes qui, au besoin, ne se reconnaissent aucune cité, mélange de tout le monde et de personne, alchimie de beaux principes et de déconvenues perpétuelles… L’abstraction et le mythe du souverain collectif font du peuple la proie de toutes les convoitises, et il est encore la victime des admonestations et rappels des maîtres-censeurs, qui attendent l’héroïsme moral face aux disfonctionnements de l’élection et aux vanités de l’Opinion.
C’est l’histoire de ce malheureux transfert d’éducation que nous voudrions rappeler ici.
C’est l’histoire de ce malheureux transfert d’éducation que nous voudrions rappeler ici.